Emeutes en Nouvelle-Calédonie : plusieurs journalistes pris pour cible

De nombreuses carcasses de voitures calcinées jonchent les rues en Nouvelle-Calédonie
Cinq jours après le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie, la tension reste très vive, malgré l'état d'urgence. Vendredi matin, des journalistes, parmi eux une équipe de NC la 1ère, ont été pris pour cible par des émeutiers.

Au cinquième jour des émeutes qui secouent le territoire, Nouvelle-Calédonie la 1ère a pris la décision de renforcer la sécurité entourant ses journalistes, après un incident survenu vendredi matin à Nouméa, où des inconnus s'en sont pris au matériel d'une équipe en reportage. Désormais, les journalistes en reportage seront jusqu'à nouvel ordre accompagnés d'agents de sécurité, explique le directeur des contenus de l'information de NC la 1ère, Olivier Gélin. "Nous allons dorénavant prendre des gens pour protéger les équipes pendant les tournages, en plus des protections classiques dans ce genre de situation, les casques et les gilets pare-balle", a-t-il déclaré.

Une équipe de NC la 1ère prise à partie

Vendredi matin, dans le centre de Nouméa, une équipe composée de deux journalistes de NC la 1ère était en reportage lorsqu’un groupe d'une vingtaine d'individus cagoulés est arrivé subitement et les a violemment pris à partie.  Descendus d'un camion, ces inconnus ont intimé aux journalistes de partir, de manière très agressive. "On n'a même pas eu le temps de monter dans la voiture, ils ont explosé les vitres", rapporte la journaliste.

Le caméraman s'est fait arracher sa caméra des mains et menacer avec une pierre. Les deux journalistes n'ont pas été blessés. Ils ont pu s'enfuir grâce à un automobiliste qui les a pris au passage. "Ce matin, on discutait avec tout le monde, (...) et tout semblait calme. (...) Le problème, c'est que si on est menacé quand on va voir les émeutiers, on ne peut pas faire un travail équilibré", a déploré la journaliste. 

Un journaliste de l'AFP également visé

Un journaliste de l'AFP a lui aussi été pris à partie à proximité d'un barrage, alors qu'il réalisait des images d'un supermarché en feu. Il a eu le temps de remonter dans sa voiture qui a été la cible de jets de pierres. 

"Nous faisons notre métier, nous rendons compte des incidents qui secouent le pays. Nos équipes sont exposées mais nous faisons le maximum pour assurer leur sécurité. Je suis fière du travail de nos journalistes. Il est plus que jamais essentiel que les journalistes soient là pour informer la population", ajoute Bénédicte Piot-Gambey, directrice régionale de NC la 1ère. 

Réaction de la présidente de France Télévisions

Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions a réagi après ces incidents, estimant que "s’en prendre ainsi à nos journalistes, c’est attaquer le service public de l’audiovisuel et notre liberté d’informer. France Télévisions portera plainte dès aujourd’hui."