En Haïti en l’absence d’une solution politique, la communauté internationale évacue ses ressortissants

Évacuation d'étrangers en Haïti.
La nomination des 9 membres du Conseil Présidentiel d’Haïti n’est toujours pas finalisée. La violence gagne tous les quartiers de la capitale Port-au-Prince. L’évacuation des ressortissants des pays étrangers encore sur le territoire est en cours.

Ce mercredi 27 mars 2023, dans une dépêche officielle, la France annonce le départ d’un bâtiment de la Marine nationale d’Haïti avec plus de 170 Français à son bord et 70 étrangers.

Il s'agit de la plus grande opération d'évacuation organisée en Haïti depuis le début de cette dernière crise politique et sociale.

Sur les réseaux sociaux, le départ du navire se ferait depuis la ville Les Cayes, située sur la péninsule sud d’Haïti à près de 200kms de la capitale, Port-au-Prince. 

Le navire prend la direction de la Martinique. Le bateau est attendu vendredi (29 mars) dans le port de Fort-de-France.

Evacuation d'étrangers en Haïti ©F2

Le Quai d’Orsay gère toute communication autour de cette évacuation. 

Certains ont raté le bateau. C’est le cas de Philippe Martiny mieux connu sous le nom de Philip Zouk Compas, un animateur radio de la Martinique, qui est piégé dans la ville d’Arcahaie, située dans l’ouest du pays où il s’est installé depuis quelques années.

Il est trop dangereux pour lui de quitter son domicile. L’Ambassade de France en Haïti lui a envoyé un message pour dire que "le dispositif pour faire sortir d’Haïti les Français en situation de vulnérabilité est terminé."

L’Ambassade de France lui conseille "d’attendre la reprise des vols commerciaux."

Philippe Martiny aka Philip Zouk Compas

Les étrangers quittent Haïti

Le Canada, la Corée du Sud et les États-Unis ont tous commencé l'évacuation de leurs citoyens. La République-Dominicaine a accordé une autorisation exceptionnelle pour ces pays d’accéder au territoire depuis Haïti.

A la République-Dominicaine, atterissage autorisé des etrangers evacués d'Haïti

Seuls les ressortissants d’Haïti qui veulent fuir la violence dans leur pays sont interdits de séjour sur le sol dominicain. Ils sont systématiquement expulsés. 

La République-Dominicaine, rapatrie les Haitiens qui tentent de fuire la violence

La lenteur du processus politique

La constitution du CP, Conseil Présidentiel d’Haïti, piétine. Ce Conseil provisoire est composé de 9 membres choisis des groupes politiques et civils.

Chaque jour, il y a des démissions. Les noms changent. La liste semble difficile à établir.

Selon le quotidien d’Haïti, Le Nouvelliste, "il y a une lutte politique intense pour prendre la présidence du Conseil."

La Communauté Caribéenne, la CARICOM, dont Haïti est membre, est chargée d’examiner et de valider la liste des noms. La fonction principale du Conseil Présidentiel c’est la mise en place les élections en Haïti.

La guerre urbaine

Sur le terrain, les officiers de la PNH, Police nationale d’Haïti sont retranchés dans une guerre urbaine contre les puissants gangs haïtiens. Malgré les bilans des opérations relayés sur les réseaux sociaux, la Police continue à perdre du terrain.

Port-au-Prince, la capitale d’Haïti est paralysée par la violence et la peur.