Les exportations à La Réunion, une activité limitée pour les entreprises

L’INSEE vient de publier une étude sur l’exportation à La Réunion : l’activité serait limitée pour les 1550 entreprises exportatrices de l’île. Mayotte mis à part, La Réunion est en retard par rapport aux autres DOM mais tend à s'améliorer grâce à l'exportation de services.
 
Une étude publiée par l’INSEE La Réunion-Mayotte révèle que l’exportation a un poids limité dans l’économie réunionnaise. Seuls 0,8 milliard de biens et services péi sont exportés, soit 4,2 % du PIB réunionnais qui s’établit à 18,2 milliards d’euros en 2015.

Un partage inégal

L’île comptabilise 1150 entreprises exportatrices mais une dizaine d’entre elles seulement réalisent plus de la moitié des exportations et 62 exportent plus d’un million d’euros. Hors micro entreprises, seulement 22 % de l’ensemble des entreprises réunionnaises exportent.
 

Contrairement à la métropole, il n’y a pas de géants exportateurs à La Réunion. Parmi les entreprises qui exportent le plus, un quart ont moins de 10 salariés et seulement 17 ont plus de 50 salariés.

Pour la moitié de ces 1150 entreprises, le chiffre d’affaire lié aux exportations représente moins de 4,4% des revenus de son activité.
Toutefois, les entreprises pour lesquelles plus de 20 % du chiffre d’affaires est lié aux exportations ont un taux de valeur ajoutée et un taux de marge plus élevés que l’ensemble des entreprises réunionnaises.
 
Trois produits phares à l’exportation : le sucre, la pêche et le rhum

Les exportations de biens sont centrées autour de trois produits phares : le sucre, la pêche et le rhum.

62 millions d'euros de poisson issu de la pêche australe sont exportés essentiellement vers l’Asie, tandis que 72 millions d’euros de sucre et 15 millions d'euros de rhum sont exportés principalement vers la France et d'autres pays de l’Union Européenne.

Par ailleurs, La Réunion réexporte environ 42 millions d'euros de biens (soit 13 % de l’ensemble des exportations de biens) et exporte pour 17 millions d’euros de déchets.

Les exportations réunionnaises englobent les dépenses des touristes sur l’île, en plus des échanges de biens et de services à destination des autres départements français et étrangers.
 

Un poids des exportations plus faible que dans les autres DOM

Le poids des exportations dans le PIB est inférieur à celui des autres DOM, Mayotte mis à part. Ainsi, il représente 12% du PIB de la Guadeloupe et de la Martinique. Pour la Guyane, il représente 40% grâce à l’activité aérospatiale.

La proximité géographique de ces autres territoires français leur permet également d’échanger plus facilement entre eux ce qui augmente leurs chiffres.
 
Exportations de biens qui pèsent peu à La Réunion d'après l'INSEE

Et que ses voisins de l’Océan Indien

Le poids des exportations pèse également plus dans le PIB des pays voisins : il représente ainsi 80 % aux Seychelles, 45 % à Maurice et 30 % à Madagascar ou en Afrique du Sud.

Cela s’explique tout d’abord par l’activité touristique plus développée aux Seychelles et à Maurice, puis par les nombreuses matières premières dont dispose l’Afrique du Sud.
 
Les Seychelles, un paradis pour les touristes

Par ailleurs, la main-d’œuvre des pays voisins de l’océan Indien est moins coûteuse et ils sont membres d’unions douanières locales telles que le Marché commun de l’Afrique orientale et australe, le Comesa. Les accords de partenariat économique qui existent entre l’Union européenne et les états voisins de La Réunion sont moins développés.

Par son histoire, La Réunion commerce essentiellement avec la métropole, vers laquelle est destiné un peu plus du tiers de ses exportations. Or la distance pénalise ses exportations par des surcoûts et des délais rallongés.
 

L’économie réunionnaise tournée vers son marché intérieur

En parallèle, les importations de biens pèsent fortement à La Réunion : 4,7 milliards d’euros, soit 26 % du PIB pour 294 millions d’euros de biens exportés.Toutefois, c'est moins que dans les autres DOM (30 à 31%).

L’économie réunionnaise est, par son histoire industrielle, plus centrée sur elle-même. Il s’agissait à l'époque de développer l’industrie afin de réduire les importations. La Réunion a gardé ce réflexe au fil des années.
 
Les exportations de service font toutefois rayonner l’île

Le solde de la balance commerciale, bien que déficitaire, est toutefois amélioré par les exportations de services. La publicité, les études de marché, les activités informatiques ou la recherche et développement, favorisent le rayonnement à l'international de La Réunion.

Ces exportations de services représentent entre un tiers et un quart du montant total des exportations de La Réunion. Dans ce secteur, les exportations se développent : 700 entreprises de services ont exporté durant l’année 2015.