Il s'agit d'une exception faite par le comité olympique. Les porteurs de la flamme doivent généralement revêtir une tenue conçue par Paris 2024 : "les uniformes sont unisexes et de couleur blanche, symbolisant la paix, l’unité et la fraternité entre les peuples".
En Guyane, Nicolas Chaumier était le premier porteur de la flamme olympique. Nous l'avions rencontré à l'occasion de notre collection "1+1 = Nous", disponible sur notre site en cliquant ici.
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Une mission qu'il a accomplie en tenue traditionnelle Teko, peuple amérindien dont il est originaire par sa mère. Le Guyanais est aussi issu du peuple Saramaka par son père, un peuple bushinengué descendant d'esclaves fugitifs. Un métissage rare qui n'a pas toujours été simple à porter dans son enfance. Il nous en parle à cœur ouvert.
"On a subi des moqueries"
"Les deux tribus n'ont pas accepté facilement le métissage dont mon frère et moi sommes issus. On a subi des moqueries de la part d'adultes" confie Nicolas Chaumier. "Le surnom que j'avais dans le village des Teko était "Behokolo akan' pililik", ce qui signifie nègre aux cheveux crépus. Ma couleur de peau ne les dérangeait pas tant que ça puisqu'elle était similaire à leur couleur de peau. C'était surtout l'aspect de mes cheveux qui les dérangeait".
J'avais les cheveux bouclés à partir de mes oreilles. Ma mère ne les acceptait pas à l'époque. Elle avait un peu honte et elle coupait les boucles pour que je puisse avoir les cheveux lisses comme les autres enfants.
Nicolas Chaumier
"La culture saramaka est entrée dans ma vie à la suite du décès de ma mère. Mon père habitait près de la commune de Saint-Georges, dans un village où il y avait exclusivement des Saramaka" se souvient Nicolas Chaumier. "Là-bas, j'ai été pleinement accueilli et accepté. On savait que j'étais des leurs. On me surnommait l'enfant du village".
C'était deux mondes complètement différents : d'un côté, on m'acceptait quand de l'autre, je ne l'étais pas du tout.
Nicolas Chaumier
Aujourd'hui, son métissage est une force. Nicolas Chaumier essaie désormais de partager son histoire et ses origines à ses enfants. "Un métis qui ne sait pas d'où il vient est comme une maison sans pilier. Il doit savoir qui il est".