Foncier : un permis de construire controversé sur le littoral de Bourda

Justice avec cette affaire qui revient entre les mains des juges du tribunal administratif. Celle du permis de construire accordé par la mairie de Cayenne à Didier Magnan sur le littoral de Bourda. Des riverains et l’association Maiouri Nature s’y opposent en raison des différents risques naturels.

C’est sur un espace de 1742 m² précisément que Didier Magnan envisage de faire construire une villa de standing, une piscine ainsi qu’un parking de 6 places. L’homme d’affaires a, pour ce projet précis, déposé un permis de construire en 2014 à la mairie de Cayenne.
Permis contesté par des riverains ainsi que Maiouri Nature : « Dans ce permis de construire, on cumule les trois risques à la fois c’est-à-dire glissements de terrain, érosion et submersion marine, risques signalés par la loi sur ce site en particulier. Côté rue on a un Plan de Prévention des Risques « mouvements de terrain » qui est rouge, ça veut dire qu’il est très fort. Il interdit donc tout remblais, déblais, déforestation etc et bien sûr de faire des parkings bétonnés, des rampes d’accès, des escaliers et autres", explique Philippe Boré, président fondateur de l'association.

Philippe rajoute: "L'autre partie du terrain, celle côté mer, tombe sous le coup du Plan de Prévention des Risques « submersion marine » élevé, ce qui interdit toutes constructions jusqu’à 20 mètres à l’intérieur des terres. Et là encore, dans le projet, il est prévu la construction d’une piscine, d’un mur porteur et cela à seulement quelques mètres du trait de côte, c’est aberrant ! » 

 

Ce site est le dernier espace naturel qui n’a pas été urbanisé et le seul accès historique et viable à l’Anse de Bourda qui est un petit havre de paix

Philippe Boré - président fondateur de l'association Maiouri Nature

Foncier : un permis de construire contreversé sur le littoral de Bourda

Propos d'un riverain.


Mais malgré la décision du tribunal administratif d’annuler le premier permis, Didier Magnan a déposé une autre demande en 2019 pour un projet similaire. Son dossier était constitué entre autres de différents avis favorables : celui du Service Fleuves, Littoral,  Aménagement et Gestion, celui des Architectes des bâtiments de France ainsi que du chargé des risques géologiques à la Deal.

Le permis a une nouvelle fois été accordé par le service urbanisme de la municipalité du chef-lieu et ré-attaqué par les riverains et l’association Maiouri Nature à travers le dépôt d'un recours en février 2020 devant le tribunal administratif.
Il a été étudié ce jeudi 18 février. A l’issue de l’audience, le rapporteur public a présenté ses conclusions. Celles-ci vont dans le sens des requérants à savoir : le permis doit être annulé en raison notamment des nombreux risques présents sur la parcelle.

Le terrain ne peut recevoir une quelconque construction. Mes clients ont tout intérêt à agir puisqu’ils sont voisins immédiats et selon moi, le tribunal administratif se positionnera plutôt comme le rapporteur public et comme nous, c'est-à-dire en faveur d'une annulation de ce permis de construire contesté

Me Mustapha Khiter - avocat des requérants


 
Le délibéré est prévu pour le 11 mars prochain. Contacté, Didier Magnan a indiqué que si la décision était en sa défaveur, il ferait appel devant la juridiction de Bordeaux.

©Mélodie NOURRY