Bronchite, gastro-entérite, grippe : tous circulent actuellement à La Réunion, et cela dure depuis plusieurs semaines.
La circulation de ces pathologies, le docteur Anne-Gaëlle Laiguillon Bieda, médecin remplaçant chez SOS Médecins à Saint-Denis, la constate au quotidien dans son cabinet de consultation. Les professionnels de santé de SOS Médecins voient ici passer entre 400 et 500 personnes par jour ces derniers temps.
Des syndromes grippaux
"Déjà un peu avant la rentrée, on a vu pas mal de gastro-entérites, et des syndromes grippaux", raconte-t-elle. En revanche, impossible de savoir s'il s'agit seulement de grippe, ou aussi de Covid ou autres virus, sans un test, relève le médecin. En cas de doute, il est donc conseillé de réaliser un test.
Ces syndromes grippaux sont en tout cas assortis de "complications de sur-infection au niveau pulmonaire, qui nécessitent des traitements un peu plus lourds, voire pour certains patients des hospitalisations", souligne le docteur Laiguillon Bieda.
3,6% de consultations pour infections respiratoires aiguës
Selon les chiffres du dernier point épidémiologique de Santé Publique France, sur la semaine du 14 au 20 octobre, 56 personnes se sont rendues aux urgences pour syndrome grippal, et 7 ont dû être hospitalisés. Les médecins sentinelles du département constataient quant à eux 3,6% de consultations pour des infections respiratoires aigües.
A noter que les passages aux urgences et hospitalisations pour bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans étaient aussi en hausse sur la même période.
La gastro-entérite, surtout chez les enfants
La gastro-entérite apporte aussi son lot de patients. "La semaine dernière, sur une demi-journée mes cinq ou six premiers patients étaient des enfants, ramenés de l'école avec des vomissements et diarrhées ou qui avaient passé toute la nuit malades et étaient pas mal déshydratés", raconte le docteur Anne-Gaëlle Laiguillon Bieda.
Des cas qui se retrouvent aussi à l'hôpital : quatre enfants de moins de 5 ans ont été hospitalisés après un passage aux urgences pour gastro-entérite aiguë entre le 14 et le 20 octobre.
Les patients malades plus longtemps ?
Paul Dumas, pharmacien à Saint-Denis, constate lui aussi "beaucoup de bronchites, rhinopharyngites, gastro-entérites, et chez les enfants, la varicelle".
Ce qui attire son attention, ce n'est pas tant la circulation de ces pathologies, mais leur durée dans le temps et leur résistance aux traitements. C'est du moins son impression. "Avant, on voyait moins de cas de bronchites ou d'infections qui duraient aussi longtemps", remarque le pharmacien.
"On a l'impression que les virus sont plus résistants, et que les pathologies durent plus longtemps, mettent plus de temps à être traitées"
Paul Dumas, pharmacien
Changement de saison
Pourquoi tant d'épidémies en ce moment ? Le docteur Laiguillon Bieda évoque une possible influence de la transition hiver-été. Le pharmacien Paul Dumas lui, pointe du doigt "l'été qui tarde à arriver".
"Avec le changement de saison, le système immunitaire s'abaisse un petit peu, on est tous un peu plus fatigués et à même d'attraper les petits virus qui trainent"
Docteur Anne-Gaëlle Laiguillon Bieda
Le retour dans les établissements scolaires depuis ce lundi ne sont pas pour arranger la situation, favorisant encore la promiscuité et la circulation des virus.
Le moment de se remettre aux "gestes-barrière"
Peu importe le virus ou la pathologie, les deux professionnels de santé le soulignent de concert : c'est le moment de ressortir les "gestes-barrière" hérités de la crise Covid, mais un peu laissés de côté depuis.
"Il suffit qu'on ne respecte pas les "gestes-barrière" pour que ces maladies inter-humaines se transmettent rapidement", avertit le docteur Laiguillon Bieda.
Ne pas oublier le masque
Autrement dit, en cas de symptôme grippal, il est recommandé de se laver les mains, et de porter un masque, pour ne pas contaminer d'autres personnes. En cas de selles liquides pendant une gastro-entérite, il convient de procéder au nettoyage des toilettes à la javel, souligne le médecin.
"Ce qu'on conseille, c'est dès qu'il y a une pathologie, avant d'entrer dans un cabinet de médecin ou dans une officine de pharmacie, de mettre le masque", renchérit Paul Dumas.