Glencore temporise et reporte sa décision pour le nickel de l’usine du Nord

Le géant mondial du négoce des matières premières, Glencore, annoncera d'ici novembre s'il continue à financer l'usine de nickel Koniambo en Nouvelle-Calédonie. 
Une usine dont les coûts ont explosé et qui connaît de sérieux problèmes techniques. 

Le coût du complexe industriel de l’usine du nord a atteint 8 milliards de dollars soit 7,1 milliards d’euros et « la montée en production fait face à des problèmes techniques », a précisé le président de Koniambo Nickel (KNS). 
 

Glencore temporise

Marc Boissonneault a précisé qu'une décision "de continuer à investir" serait prise par Glencore "vers la fin de l'année, entre août et novembre", alors que le projet Koniambo a flambé " à environ 8 milliards de dollars ". A l’origine du projet, le groupe canadien Falconbridge l’avait estimé à 2 milliards de dollars en 1999. Le président de KNS,  qui est aussi le directeur des actifs de la branche nickel du géant suisse, a indiqué "qu'avec 16'000 tonnes, ce n'est pas rentable" et "qu'au niveau de prix aujourd'hui, il faudrait atteindre 50'000 tonnes annuelles".  Au siège de Glencore en Suisse, le directeur de la communication du groupe Charles Watenphul, joint par la 1ere.fr,  précise: « nous avons toujours affirmé que nous ne prendrions pas de décision avant la fin de l’année ». Il convient de toutefois de rappeler que le PDG de Glencore Yvan Glasenberg avait envisagé de prendre une décision pour le mois de juin, dans une interview reprise par le Metal Bulletin de Londres.
 

Difficultés techniques

A l'arrêt depuis le 28 février 2016 le second four vertical, construit à l’identique du premier, devra lui aussi être reconstruit si la "performance" du procédé est démontrée par la remise en état du four numéro un. Une équipe d'ingénieurs canadiens de Glencore est en Nouvelle-Calédonie depuis deux mois pour parvenir à réussir la montée en puissance du four remis à neuf. « Nous sommes confrontés à un problème de température du métal", a indiqué KNS. "On a baissé la température, les résultats sont encourageants. Notre défi est de démontrer que l'usine est technologiquement viable pour donner une chance au projet d'être rentable", a déclaré Marc Boissonneault, président de KNS, à l’occasion d'une conférence organisée par le Medef-NC.
"On est en train de maitriser le procédé", a-t-il ajouté, précisant que 5000 tonnes de nickel avaient été produites depuis le début de l'année et que l'objectif annuel restait de 16 000 tonnes.
 

L’usine du Nord

L'unité métallurgique située en Province Nord est entrée en production en avril 2013, mais fin 2014 une fuite de métal due au défaut de conception d’un four a nécessité la reconstruction d'un des deux fours, pour un coût de 60 millions de dollars. En raison du repli de l'économie chinoise et d'une surcapacité de production, les prix du nickel ont fortement baissé depuis août 2015. Le cours du métal est actuellement de 8400 dollars la tonne, bien inférieur aux coûts de production des usines calédoniennes. Détenue à 49% par Glencore et à 51% par les indépendantistes calédoniens de la province Nord, l'usine du Koniambo est financée à 97 % par le géant anglo-suisse Glencore.