GRAND ANGLE. Zoom sur le Panther, l'hélicoptère de la Marine Nationale

Le Panther est le seul hélicoptère de la Marine Nationale basé à La Réunion
Jusqu'en 2020, deux hélicoptères de la Marine nationale étaient basés à La Réunion. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'un seul Panther avec ses neuf membres d'équipage. Deux pilotes, six mécaniciens et un treuilliste de la flottille 36F partent régulièrement en mer pour servir d'appui aérien aux deux frégates de la Marine Nationale : le Floréal et le Nivôse.

L'équipage du Panther réalise des missions de sauvetage et de surveillance en haute mer. Il est engagé dans la lutte contre les narcotrafiquants et les pêches illicites. Un tiers des eaux françaises sont situées dans l'Océan Indien, des îles australes au Golfe Persique.

Les élèves du lycée Stella à Saint-Leu ont pu découvrir l'hélicoptère et ses capacités d'action lors d'une matinée de démonstration.

Une démonstration grandeur nature


Sous les yeux ébahis des lycéens, le Panther fait une arrivée fracassante sur le stade. Au milieu d'un nuage de poussière, deux fusiliers marins sortent de l'hélicoptère avec un chien d'intervention mordant. Un berger allemand de 4 ans.


"Les missions d'une brigade cynophile dans la Marine Nationale, c'est la protection des bases militaires avec les chiens de défense. Il y a aussi les recherches de stupéfiants. Là, on est en relation avec le Panther pour ramener un chien sur les bateaux suspects, soit en se posant, si c'est un gros navire, soit en treuillage sur le bateau à fouiller" explique le Premier Maître Mikaël responsable du groupe cynophile de la base navale.

Le Panther, c'est un peu l'hélicoptère "couteau suisse" de la Marine nationale


Le couteau suisse de la Marine nationale


L'hélicoptère Panther, c'est le couteau suisse de la Marine nationale. Il est indispensable à l'action de l'État en mer selon le Capitaine de frégate Francois-Xavier Poisson le commandant du Floréal.

La frégate Floréal a une capacité de surveillance décuplée par l'hélicoptère. On peut l'envoyer ratisser une zone assez vaste autour du bateau en peu de temps et repérer des contacts d'intérêt. Il y a aussi énormément de trafic de drogue dans l'Océan Indien. C'est un moyen de lutter contre les ressources financières qui sont apportées par ces trafics illicites



Chaque année, la Marine nationale intercepte des dizaines de tonnes de drogue. Sur l'ensemble des prises, plus de la moitié d'entre elles sont faites par des marins français dans l'Océan Indien.

À la rencontre des élèves du lycée Stella à St Leu


Les élèves de la classe de seconde spécialisée en aéronautique, au lycée Stella à St Leu, écoutent attentivement les explications des membres de l'équipage. Ils sont impressionnés par le Panther.

De près, il est vraiment grand. Je pensais que c'était que pour le sauvetage. Je ne pensais pas qu'il était aussi utilisé pour les combats

Grégoire

Ça fait des missions incroyables comme les reconnaissances. On a appris que sans cet hélicoptère, les bateaux ne voyaient pas bien de loin. Ça fait vraiment rêver

Hugo



Il est magnifique. Il peut y avoir des maîtres-chiens à bord, des parachutistes, des commandos avec des mitrailleuses. C'est le moustique qui va repérer les alentours du bateau pour guider des missiles et abattre l'ennemi. Ça donne envie de travailler dessus.

Mathis



Le Second Maître Valentin aime transmettre sa passion à la jeune génération. Il est technicien et mécanicien sur le Panther depuis onze ans.

"Si on arrive à faire accrocher des jeunes sur un métier comme ça, ça peut permettre de trouver un nouveau personnel qualifié pour prendre la relève. Quand je me suis engagé dans la Marine nationale, c'était pour faire fusillé marin donc pas du tout l'aéronautique. C'est en faisant ma première année d'école militaire que j'ai découvert le Rafale, les avions de patrouille maritime et les hélicoptères. Je me suis réorienté là-dessus."

Quels sont les atouts du Panther ?


Les atouts du Panther sont sa polyvalence, sa rapidité de déploiement et une caméra qui permet de voir jusqu'à 30 km à la ronde.

"Je m'occupe de tout ce qui est électronique dont cette caméra Euroflir qui est intéressante pour la restitution d'images en débriefing en opérationnel. On a des possibilités de caméra jour et nuit, de télémètre laser qui permet de positionner les navires et de calculer des routes et des vitesses" explique le Second Maître, Romain technicien avionique de la flottille 36F.

Un hélicoptère avec deux pilotes


Deux pilotes sont affectés sur le Panther. Le Lieutenant de vaisseau Joseph est le chef de bord. Il comptabilise 2 000 heures de vol sur l'hélicoptère de la Marine Nationale.

"On est toujours deux devant. L'hélicoptère est en double commande Un peu comme dans une auto-école. Chaque pilote peut prendre les commandes indépendamment en fonction de la phase de vol. Le commandant de l'aéronef donne des instructions au pilote et répartit le travail au sein de l'équipage."

Deux pilotes sont affectés sur le Panther.

Avec 700h de vol sur la machine, l'Enseigne de vaisseau Yann est le plus jeune pilote du Panther à La Réunion. Il bénéficie de l'expérience du chef de bord.

"Il y a un esprit rassurant dans un premier temps où la formation nous amène très vite à piloter un hélicoptère et à prendre des décisions. La personne qui est à gauche, c'est le chaperon qui donne son véto ou pas. De cette manière-là, on grandit très vite. On apprend aussi par visualisation. On essaie de reproduire le même raisonnement. On garde les mains proches des commandes pour voir les débattements."

En dehors des missions en mer, l'équipage s'entraîne régulièrement à La Réunion sur du travail maritime mais aussi sur du vol en montagne. En 2025, le Panther sera remplacé par un hélicoptère Dauphin.