Harcèlement, souffrance au travail, manipulation, départs massifs, organigramme flou, la liste des maux au conseil départemental est longue. Dans ses différents courriers, l’intersyndicale décrit une situation qui remonte à plusieurs années et dont les alertes sont restées vaines. La grogne sociale est devenue inévitable. Si de nombreux dysfonctionnements sont soulevés, deux événements ont été les éléments déclencheurs du mouvement.
D’abord cette délibération à l’issue de la commission permanente du 10 octobre. Les élus ont voté à l’unanimité pour la suppression des fêtes religieuses musulmanes. Une décision qui envisage de faire travailler les employés les jours de l’Aid, du Maoulida et du Miradj. Pour Daniel Zaidani, conseiller départemental de l’opposition, il y a eu une part de malhonnêteté intellectuelle.
« Il y a un processus. On nous a présenté, aux 26 élus, un rapport qui a été examiné aux commissions thématiques et a reçu un avis favorable sous entendant donc que la commission paritaire qui réunit les syndicats et les élus de la majorité ont validé cette proposition mais force est de constater que ce n’était pas le cas».
Daniel Zaidani, conseiller départemental de l’opposition
Mais le mal est fait, les syndicats dénoncent une attaque sur des avantages acquis.
Des proches favorisés et des compétences sacrifiées
L’autre fait qui pousse aujourd’hui l’intersyndicale à agir, c’est le constat des départs massifs des cadres en poste au départemental depuis plusieurs années vers d’autres collectivités. Selon les représentants syndicaux, certains sont victimes de harcèlement, jusqu’à n’en plus pouvoir. Ils finissent par claquer la porte. Aussitôt, ces cadres partis, ils seraient remplacés par des personnes aux qualifications douteuses, avec comme conséquences, des projets structurants du territoire mis entre parenthèses.
«Au département, on mélange politique et fonctionnement d’une administration»
Haoussi Boinahédja, membre de l’intersyndicale
L’organigramme du conseil départemental est jugé opaque, incohérent. La réorganisation des services n’en finit plus selon les syndicats qui estiment que l’exécutif « favorise les amis et sacrifie les têtes pensantes ».
La grève illimitée pourrait perturber de nombreux services du département, notamment les rotations des barges.