Une guerre qui semblait lointaine et oubliée mais que l'exposition organisée par les archives départementales en juin 2021 est venue remettre dans les mémoires.
Dans l'ouvrage qui s'en est suivi intitulé "L'expérience guadeloupéenne", on peut lire :
du début à la fin des hostilités, la Guadeloupe est bien présente dans la guerre et que la guerre est bien présente à la Guadeloupe. De cela les archives se font le greffier minutieux et détaché, car elles permettent de décrire, d’analyser et de prouver. Mais au détour d’une série de dossiers concernant les allocations attribuées aux familles des soldats mobilisés, c’est l’émotion qui prend le dessus quand, pour justifier du départ à la guerre d’un mari, d’un frère ou d’un père, les familles transmettent aux autorités les courriers reçus ; ce sont les mots des poilus de la Guadeloupe, des mots écrits parfois dans l’attente immédiate de monter au front. Ces lettres sont présentes dans ce livre, à côté de nombreux autres documents dont la diversité exprime la véritable richesse du patrimoine écrit de la Guadeloupe, lui donne sa signification historique et son utilité pédagogique.
"La Guadeloupe et l’expérience de la Première Guerre mondiale", Archives départementales
Une manière de rappeler que durant ce conflit "de nombreux Guadeloupéens se sont illustrés au combat dans les tranchées, mais aussi en sauvant des hommes"... Et les noms de ces illustres Guadeloupéens viennent eux aussi sonné comme un rappel pour les consciences, un siècle plus tard. L'ouvrage en cite quatre dont les noms sont encore prononcés aujourd'hui :
docteur Sébastien Guillaume-Louis, futur président du Conseil général d’Indre-et-Loire, ou de Fortuné Felsina, instituteur public et brancardier sur le front de Champagne en 1915. Certains d’entre eux ont également exercé des responsabilités éminentes : Charles Lanrezac qui, pendant les premières semaines de la Grande Guerre, commande la 5e armée française ; le capitaine de vaisseau Camille Mortenol qui se distingue dans la création d’une défense antiaérienne efficace contre la nouvelle menace incarnée par l’aviation de bombardement ; et bien d’autres encore.
Archives départementales
La commémoration de ce vendredi 11 novembre 2022 est venue parler de la manière dont cette "Guadeloupe de 1914 et ses 212 000 habitants, qui se relevait à peine d'une crise sucrière particulièrement longue et sévère, où le service militaire venait d'être instauré", s'est vraiment inscrite dans ce conflit armé mondial qui a laissé des stigmates dans l'humain et dans l'histoire de cet Archipel de la Caraïbe