15,1% des logements étaient vacants en Guadeloupe en 2020. Selon les données de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), c’est presque deux fois plus que dans l’Hexagone (8,1% en moyenne). Dans le classement des régions françaises aux taux de vacance les plus élevés, l’archipel se place ainsi à la deuxième position, derrière la Martinique (16%).
Qui dit baisse démographique, dit libération de logements
Au total, la Guadeloupe compte 35.400 logements inoccupés ; un nombre qui n’inclut pas les gîtes, ni les résidences secondaires. 78% sont des maisons et 22% des appartements.
Cette réalité est liée à la baisse de la population guadeloupéenne, qui libère des logements.
La Guadeloupe et la Martinique sont les deux seules régions de France qui perdent des habitants. Donc, on peut faire une corrélation entre la diminution du nombre d’habitants et le nombre de logements vacants. Tout de même, le logement vacant ne suit pas tout à fait la même tendance démographique, parce qu’il y a aussi de la décohabitation ; c’est quand quelqu’un qui vit dans un logement va vivre dans un autre logement. Cela influe sur le nombre de personnes par logement.
Jean-Luc Popote, chef de la division action régionale à l’INSEE Guadeloupe
La part de logements vacants a progressé de 0,9 point, sur la période 2009-2020.
Les communes rurales plus impactées
À l’intérieur du territoire, des disparités sont observées, d’une communauté d’agglomération à l’autre.
Les communes de Marie-Galante se vidant d’une partie de leurs habitants, 23,8% des habitations y sont libres de toute occupation. Vient ensuite Grand Sud Caraïbes, où 17,6% des logements sont vides. Le Nord Grande-Terre (16,8%) et Cap Excellence (15,3%) abritent aussi une importante part des maisons et appartements inoccupés. Le phénomène est moindre dans le Nord Basse-Terre (13,9%). Et la Riviéra du Levant est le territoire le moins concerné, puisqu’on y trouve 10,9% de résidences vacantes.
On voit une corrélation directe avec l’évolution en termes de nombre d’habitants, parce que Marie-Galante a perdu globalement 10% de ses habitants, entre 2009 et 2020. Et c’est encore plus vrai à Grand-Bourg, qui a perdu 14% d’habitants et qui a un taux de vacance de 26%. Là où le taux de vacance est le plus faible, c’est à la Riviéra du Levant ; il y a un effet attraction touristique, donc beaucoup de logements sont prévus pour la location saisonnière
Jean-Luc Popote, chef de la division action régionale à l’INSEE Guadeloupe
Autre enseignement du rapport de l’INSEE, la vacance est plus importante dans les communes rurales.