Les syndicat des personnels de l'éducation en Guadeloupe (SPEG) alerte sur les suppressions successives de postes d'enseignants, dans une académie sous tension depuis les mobilisations de janvier 2020.
La baisse démographique de la Guadeloupe aurait-elle bon dos ? Sans doute pour le SPEG, qui, depuis plusieurs années, s'applique à démontrer que le rythme des suppressions de postes en Guadeloupe est bien trop élevé. Pour cette nouvelle année, il repart en guerre par le biais d'un communiqué qui dénonce les 17 suppressions de postes prévues à la rentrée 2021.
On se tire une nouvelle fois une balle dans le pied. Le gouvernement entend ce qu'il veut. On nous répond qu'il n'y a pas eu de suppressions de postes dans le 1er degré, mais ils les maintiennent dans le second, chose que, justement nous ne voulions pas.
Sur le point du moratoire de cinq ans des suppressions de postes demandé par le syndicat, la réponse du gouvernement est loin de le satisfaire. En effet, l'État ne souhaite pas s'engager sur ce chemin en raison de la durée du moratoire qui engage non seulement la mandature Macron, mais mord aussi sur celle de son successeur. "Cette réponse est très étrange, l'État Français est en mesure de gérer ses institutions pour faire face à ce cas de figure" estime Marie-Emile MIRVAL.
Un vrai problème organisationnel
D'autre part, ces suppressions ont un impact certain sur le destin des vacataires et des contractuels. Un nombre décroissant d'enseignants génère ce que les syndicats appellent des "morceaux de postes". Ainsi, chaque année, ce sont 80 classes de l'académie qui se retrouvent sans enseignants. D'ailleurs, s'il n'y a pas eu de suppressions dans le 1er degré, les vacataires y sont extrêmement mobilisés.
Depuis 2 ou 3 ans, on recrute des vacataires pour le 1er degré alors que cela n'arrivait jamais. En effet, ils ont annulé les suppressions mais ils ont aussi recruté les 17 personnes de la liste complémentaire.
Pour démontrer ses arguments, le SPEG a rassemblé toutes ces analyses dans un document remis à la rectrice, aux parlementaires et au gouvernement. Outre les couacs de la gestion des personnels de l'académie, il démontre ainsi, que ces suppressions de postes censées compenser la baisse démographique, lui sont, en réalité supérieures.
On supprime des postes à tour de bras et bien plus rapidement que la baisse des élèves. C'est à croire qu'ils anticipent une baisse phénoménale, mais fait ainsi, ça n'a aucun sens.
Pour l'heure, les échanges avec la rectrice, Christine Gangloff-Ziegler, bien que tendus sur certains points, restent encore constructifs. Lors d'une audience en visio-conférence, le 22 décembre dernier, le SPEG lui a exposé une nouvelle fois ses arguments en espérant qu'elle pourra tirer autre chose du gouvernement que des demi-réponses.