Ronan Ponnet Guadeloupe La 1ère
Le gouverneur Layrle pour contenir toute insurrection décrète l’état de siège dans la colonie et presse le Conseil Colonial d’abonder en son sens, puis dans la foulée, le gouverneur Layrle décrète l’abolition le 27 mai, après avis unanime du Conseil privé, ce que son homologue Rostolan n’a pas eu loisir de faire.
L’émancipation des esclaves qui s’ensuit, se fait de façon très cadrée au profit du pouvoir colonial, le 29 mai 1848, une fête républicaine de l’émancipation est organisée à Basse-Terre, une messe est célébrée à l’Eglise de St François en présence du gouverneur et de l’ensemble du corps des autorités coloniales, civiles et militaires, ainsi que les colons.
Un arbre de la liberté est planté à côté duquel jouxte un drapeau tricolore, que les esclaves ont confectionné.
Dans ces célébrations le facteur ou l’image de l'esclave-résistant est complètement gommé, à dessein.
Contrairement à la Martinique, l’abolition en Guadeloupe a été un bouleversement régulé en quelque sorte, par le pouvoir colonial, les colons quant à eux, ont opté pour une décision opportune dans un souci stratégique de survie, ils ont su au pied levé préparer à leur avantage le changement de régime. 6Indéniablement l’abolition de l’esclavage du 27 mai 1848 en Guadeloupe est un aboutissement maîtrisé, le fruit d’un processus inéluctable.
Différents facteurs ont permis que cette abolition se fasse, à la fois dans et à l’extérieur de l’île, avec une interaction des uns sur les autres, les esclaves même si contrairement à ceux de la Martinique n’ont pas fait une révolte, il n’en demeure pas moins, que les esclaves guadeloupéens ont été acteurs de leur émancipation.
René Bélénus Historien
VOIR AUSSI :
* 27 MAI 1848…ABOLITION DE L’ESCLAVAGE EN GUADELOUPE, une abolition inéluctable et contrôlée.
* L'historien Frédéric Régent publie une saga détaillée de propriétaires d'esclaves en Guadeloupe (1635-1848)