Chikungunya, la population de Pointe-Noire se mobilise

Mardi soir une conférence était organisée au foyer socio- éducatif de Guyonneau à Pointe- Noire afin d'apporter à la population les informations utiles concernant la maladie et les moyens de lutter contre son expansion. L'initiative de la Ligue vie et santé a rassemblé une cinquantaine de personnes.

Le coupable

"C'est le moustique aedes aegypti qui transmet le virus, rien d'autre". Le Docteur Max Renier et Michel Lemoyne sont catégoriques. Respectivement vice- président et président de la Ligue vie et santé, ils ont durant plus de trois heures pris le temps pour "expliquer" l'épidémie de chikungunya qui frappe la Guadeloupe, les raisons de son importance et surtout les moyens de lutte dont nous disposons.
Michel Lemoyne le premier, a rappelé que nous avons les moyens de lutter efficacement contre la prolifération des moustiques

Double diagnostic

Premièrement, mis a part son nom, peu de personnes connaissent le moustique qui est responsable de la maladie et ses caractéristiques. Il existe une quarantaine d'espèces de moustiques en Guadeloupe.
Aussi, peu nombreux sont ceux qui appliquent spontanément les consignes simples permettant de lutter contre la prolifération des moustiques, bien que ces mesures soient connues.
Le docteur Max Renier s'est assuré que chacun connaissait les principes de précaution, reste désormais à les mettre en oeuvre.

Aedes aegypti et ses principales caractéristiques?

Le moustique aedes aegypti est originaire d'afrique mais on le trouve ailleurs dans le monde, dans des zones tropicales. Il mesure environ 5 millimètres de long et se distingue par des marques blanches au niveau des pattes et de l'abdomen. Seule la femelle pique. Elle peut transmettre d'autres maladies que le chikungunya, comme la dengue par exemple. Le moustique passe du stade d'oeuf au stade adulte en huit à dix jours.
C'est un "petit voyageur". Il réalise des trajets courts allant jusqu'à 200m environ. C'est donc un moustique qui pique dans son environnement immédiat. C'est pour cette raison qu'il convient de lutter contre lui partout.
Par ailleurs, il est diurne et ses piqûres sont à craindre surtout en début et en fin de journée. Pas durant la nuit.
L'aedes aegypti est facilement reconnaissable

Quels gestes avoir?

Ils sont connus. ce sont les même que ceux à appliquer en prévention de la dengue car il s'agit du même vecteur.

Se protéger et éviter d'être piqué
Avec des vêtement amples et des manches longues. En appliquant sur la peau des répulsifs.
En utilisant des outils comme les raquettes électriques et les moustiquaires.

Nettoyer
Il faut que chacun préserve son environnement proche. Les gouttières des maisons constituent parfois des gîtes importants car elles sont souvent mal fixées et n'ont pas de pente. L'eau y stagne et les moustiques s'y reproduisent. En cas de doute il est possible, vu que le stade d'épidémie est déclaré, d'appeler les services de sa municipalité pour vérifier et apporter les réponses adaptées afin de permettre aux gouttières de se vider.
S'assurer que son voisinage également prend ces dispositions est une façon d'assainir tout un quartier.

Consulter
La crainte de la population est d'avoir le chikungunya, mais un grand danger réside aussi dans le fait que la personne malade peut servir de "souche" et contribuer à la contamination de son entourage. Elle doit donc continuer à se protéger même si elle est déjà infectée. L'Agence Régionale de Santé a également fait part de la nécessité de ne pas engorger les urgences mais il est vivement recommandé de consulter chez son médecin traitent ou un autre médecin, afin justement de savoir le plus tôt possible si on est touché par le virus ou pas.

Un virus en "terrain conquis"

Avec 5400 cas la semaine dernière et plus de 7000 la semaine d'avant, la Guadeloupe est en épidémie.
Si le virus se répand vite ce n'est pas uniquement à cause des négligences en terme de destruction des gîtes larvaires. C'est aussi parce qu'il n'a pas d'obstacle chez nous. C'est la première fois qu'il frappe la région, et son expansion dans le département, ou plus largement dans la caraïbe depuis le début de l'année, s'explique par le fait que très peu de personnes avaient déjà des anticorps capables de lutter contre lui.

Retrouvez le résumé de cette conférence avec le docteur Max Renier :

Dr. Max Renier, conférence chikungunya à Pointe... by guadeloupe1ere

Depuis déjà de nombreuses années les gestes de prévention sont rappelés à la population dans le cadre de la prévention contre la dengue, mais le chikungunya provoque visiblement une réaction plus forte.
Peut- être est- ce "un mal pour un bien".