Un mois après les violences urbaines, la police demande plus de moyens

Un commerce saccagé de la rue Frébault à Pointe-à-Pitre
La police a demandé des "renforts" en Guadeloupe, notamment pendant les vacances de fin d'année, un mois après que l'archipel a été secouée par des violences urbaines, a indiqué mardi le directeur territorial de la police nationale.

"J'ai personnellement écrit au directeur général de la Police nationale" pour lui adresser "officiellement une demande de renfort des unités forces mobiles" pour "la période de Noël qui arrive bientôt et la période du carnaval entre le 5 janvier et le 5 mars 2025", a déclaré le commissaire divisionnaire Christophe Gavat.
Ces festivités pourraient être "compliquées à gérer", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse conjointe des autorités.

La Guadeloupe fait face à une pénurie d'effectifs de police et de gendarmerie, certains ayant été déployés sur l'île voisine de la Martinique, confrontée à des faits de violences sur fond de protestation contre la vie chère.
"De premiers effectifs sont rentrés il y a très peu de temps et on a bon espoir de récupérer le reste", a précisé auprès de l'AFP le sous-préfet de Pointe-à-Pitre, Jean-François Moniotte, à l'issue de la conférence de presse.
Christophe Gavat a également indiqué avoir demandé des "renforts des unités judiciaires pour renforcer (ses) effectifs qui traitent au quotidien les procédures judiciaires". 

Dénonçant "un usage complètement décomplexé des armes", il a précisé que "trois procédures pour tentatives d'homicides volontaires ont été ouvertes au sein du commissariat de police de Pointe-à-Pitre" car des policiers ont été "visés par des tirs" pendant les pillages survenus dans la nuit du 25 au 26 octobre.
Onze commerces avaient alors été pillés, au moment où la Guadeloupe était privée d'électricité suite à un "sabotage" sur les moteurs de la centrale de Jarry, selon les autorités, sur fond de conflit social au sein d'EDF-PEI.

Lors de ce point de presse, la procureure de Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo, a estimé le préjudice des violences à Pointe-à-Pitre "entre 300 000 et 400 000 euros".