Ce rendez-vous donné à la presse, ce mardi 26 novembre, à Pointe-à-Pitre, n'était pas choisi au hasard. Le point fait par le sous-préfet de Pointe-à-Pitre, la procureure, Caroline Calbo, la municipalité et le directeur territorial de la police nationale, un mois après le black-out, était l'occasion de faire un retour du CLSPD, le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance sur les émeutes qui ont eu lieu dans la ville, un mois après le black-out.
Pour rappel, dans la nuit du 25 au 26 octobre, Pointe-à-Pitre avait été la cible de pilleurs. 11 commerces avaient été vandalisés et dérobés dans la soirée dont un supermarché, une banque et trois bijouteries. Une tractopelle avait même servi à faire céder les volets roulants d'une enseigne.
Les forces de l'ordre avaient également essuyé des tirs.
Déjà une condamnation
Des pilleurs avaient été interpellés sur les lieux des exactions, a rappelé Caroline Calbo. L'un d'eux a été jugé le 28 octobre dernier et condamné à un an d'emprisonnement. Les policiers avaient retrouvé sur lui, des objets qui venaient d'être dérobés dans le magasin de téléphonie vandalisé.
La Brigade de répression du banditisme a continué une enquête de fond, en exploitant les éléments de police technique et scientifique trouvés sur les lieux, ce soir-là, comme les empreintes, afin d'identifier les auteurs.
Des investigations qui ont porté leurs fruits puisque la procureure a annoncé que 4 mis en cause ont été identifiés et interpellés le 13 novembre dernier. "Ils ont ensuite été déférés au Parquet pour être présentés en comparution immédiate. Ils ont demandé un délai pour préparer leur défense" a-t-elle précisé.
Ce dossier sera donc jugé le 13 décembre prochain.
En attendant, les 4 individus ont été placés en détention provisoire. "On a découvert chez certains des armes, des objets qui ont été dérobés ce soir-là".
Des enquêtes en cours concernant des tirs contre les forces de l'ordre
Caroline Calbo a insisté sur le travail qui a été accompli par les enquêteurs afin de retrouver les auteurs de ces violences.
Il était important de dire aussi que ce n'est pas parce que l'on n'a pas pu réagir sur le moment... Comme les commerçants l'attendaient, c'était aussi pour protéger les vies autour. Il y a eu énormément de préjudice, évalué entre 300 000 et 400 000 euros, mais il s'agit de préjudice matériel. Il n'y a pas eu de victime et ce, malgré les tirs.
Caroline Calbo, procureure de la République de Pointe-à-Pitre
Il y a aussi des enquêtes en cours sur les tirs qui ont été réalisés sur les forces de l'ordre, de la part des émeutiers. Il y a eu trois séries de tirs sur les forces de l'ordre auxquels ils ont répondu à une reprise.
Ce qui a compliqué les choses, c'est ce tractopelle sur lequel on ne pouvait pas tirer sans risque de blesser des personnes.
Caroline Calbo
Ce fameux engin que l'on pouvait apercevoir sur des images, défonçant les rideaux métalliques, a permis un "pillage d'opportunité qui pose le plus de difficultés" a concédé Caroline Calbo, "ces émeutiers qui se sont tous agglutinés autour, protégés par ce tractopelle pour pouvoir procéder aux pillages. On va essayer d'interpeller un maximum de personnes avec les éléments de preuve recueillies sur les lieux" a-t-elle conclu.