L'essence, à quel prix ?

Les installations de la SARA, au Lamentin
La Préfecture de Martinique a introduit une procédure en référé contre la SARA devant le tribunal administratif, au motif que la raffinerie ne lui fournit plus les données permettant de calculer les prix des carburants.
Un nouvel épisode dans un bras de fer qui oppose à nouveau les opérateurs de la filière et l’Etat. Un peu plus d’un après sa publication au Journal officiel, le décret Lurel est aujourd’hui très largement contesté.
Le siège de la SARA au Lamentin (3 mars 2015)


1er contestataire : la SARA.
 Depuis deux mois, la raffinerie a décidé de ne plus transmettre ses données. Du coup, les services de l’Etat établissent des prix des carburants par défaut. Aujourd’hui, la Préfecture de Martinique a porté l’affaire en référé devant le tribunal administratif de Fort de France. L’Etat réclame 100 000 euros par jour de retard dans la transmission des données. Le dossier devrait être examiné dans les prochains jours par les magistrats.
2ème contestaire : les opérateurs pétroliers, Rubis, Total et Sol, qui faut-il le rappeler sont également actionnaires de la SARA.   Ils sont censés assurer la constitution des stocks stratégiques. En réalité, les 76 jours légaux relèvent du vœux pieux : aujourd’hui les stocks se résument à quelques jours courants. La SARA, qui n’assure plus ce service pour le compte des opérateurs, parle désormais de gestion optimisée. Étrangement, la situation en semble déranger personne. La loi prévoit pourtant que le préfet exerce un contrôle mensuel de l’état des stocks.
3ème contestataire : les gérants de station service : ils réclament toujours  la revalorisation de leur marge de détail. Une vieille revendication dont ils espèrent bien convaincre du bien fondé l’actuelle locataire de la rue Oudinot. Ils se sont donnés jusqu’au 1 er mars pour y parvenir
Enfin, il y a un 4ème acteur qui commence aujourd’hui à se faire entendre, notamment à travers les réseaux sociaux: il s’agit du consommateur. Ce denier s’étonne que les prix des carburants ne baissent pas davantage  à l’instar de ce qui se passe dans l’Hexagone.