Après l'échec de plusieurs sessions de négociations pour la revalorisation de leurs marges, les gérants ont annoncé qu'ils pourraient se mobiliser à partir du 1er Mars pour demander le retour des AIP spécifiques et dénoncer la convention collective salariale. L'UTPP parle de "déclaration de guerre".
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Le secteur pétrolier est à nouveau au bord de l’explosion. Après des semaines de conflits fin 2013 autour du décret Lurel, les gérants brandissent une nouvelle fois la menace de la mobilisation en ce début 2015. C’est toujours ce fameux décret de fixation des prix du carburant adopté il y a un an qui pose problème. Les responsables des stations remettent également en question la convention collective signée avec les pompistes. L’UTPP-UGTG a dors et déjà annoncée qu’elle pourrait entamer un mouvement de grève si les garanties salariales n’étaient pas maintenues. L'ambiance est tendue dans la branche alors que la raffinerie, la Sara, fait aussi l'objet de critiques depuis cette semaine (voir encadré).
Les gérants mettent donc désormais la pression sur l’Etat en menaçant de fermer leurs établissements le 1er Mars s’ils n’obtiennent pas gain de cause et remettent en question les accords salariaux de la branche. Actuellement sur le prix à la pompe, ils touchent 12 centimes garantis au litre mais affirment reverser les 2/3 de cette somme, soit 8 centimes, à leurs employés. Les gérants réclament cette revalorisation de marge car ils affirment ne plus être en mesure de verser à la fois cette enveloppe salariale et leurs charges.
Ils réclament également le retour des accords interprofessionnels pétroliers (AIP) spécifiques qui prélevait un montant sur le prix de l’essence pour alimenter un fond permettant l’indemnisation de ces professionnels à la cessation de leur activité.
La réaction du syndicat ne s’est pas faite attendre. Après cette annonce de remise en cause de la convention collective des salariés, les représentants de l’UTPP-UGTG ont également dit qu’ils pourraient entamer un mouvement social si on touchait à leurs contrats. « La bande à Collet parle de revalorisation, d’obtenir leurs AIP mais l’augmentation impliquera une augmentation du prix à la pompe. Nous continuerons de défendre nos accords collectifs et l’accord Bino. Quand j’entends que l’on veut les remettre en cause, c’est une déclaration de guerre ! Nous allons organiser une assemblée générale pour préparer la riposte » a déclaré Luc Rubens, le secrétaire général de l’union des travailleurs des produits pétroliers.
Écoutez sa réaction hier dans le grand direct sur Guadeloupe 1ère Radio :
En début de semaine, la préfecture de Martinique a lancé une procédure devant le tribunal administratif pour obliger la raffinerie à publier le détail de ses prix. Alors que le décret Lurel promettait plus de transparence, le tableau dévoilé tous les mois par les services de l'Etat et où doivent figurer les postes de dépenses justifiant les prix pratiqués par le secteur pétrolier est vide. Seule les parts régionale et des stations sont détaillées. La Sara ne fournirait donc pas ces données aux préfectures qui réclament désormais 100.000 euros d'amende par jour de retard.
Ce n'est pas le seul oubli dans le secteur puisque les pétroliers sont censés assurer la gestion de stocks stratégiques permettant 76 jours d'autonomie, or ils ne mettraient actuellement à disposition du carburant que pour quelques jours courants. Rappelons que ces compagnies sont actionnaires de la Sara.
Revalorisation des marges
Les maux n’ont pas changé en un an. Souvenez-vous, lors du conflit autour du décret Lurel, les gérants de stations-services affirmaient qu’ils percevaient une trop faible rémunération sur le prix à la pompe. Ces marges ont fait l’objet de négociations en coulisses ces dernières semaines, notamment au ministère des outremers où Patrick Collet, le président du syndicat interrégional des gérants de stations, s’est d’ailleurs rendu en personne, mais ces discussions n’ont a priori pas aboutit.Les gérants mettent donc désormais la pression sur l’Etat en menaçant de fermer leurs établissements le 1er Mars s’ils n’obtiennent pas gain de cause et remettent en question les accords salariaux de la branche. Actuellement sur le prix à la pompe, ils touchent 12 centimes garantis au litre mais affirment reverser les 2/3 de cette somme, soit 8 centimes, à leurs employés. Les gérants réclament cette revalorisation de marge car ils affirment ne plus être en mesure de verser à la fois cette enveloppe salariale et leurs charges.
Ils réclament également le retour des accords interprofessionnels pétroliers (AIP) spécifiques qui prélevait un montant sur le prix de l’essence pour alimenter un fond permettant l’indemnisation de ces professionnels à la cessation de leur activité.
Quand j’entends que l’on veut remettre en cause les conventions collectives c’est une déclaration de guerre ! Nous préparons la riposte »
Luc Rubens, secrétaire général UTPP
L’UTPP-UGTG s’insurge
La réaction du syndicat ne s’est pas faite attendre. Après cette annonce de remise en cause de la convention collective des salariés, les représentants de l’UTPP-UGTG ont également dit qu’ils pourraient entamer un mouvement social si on touchait à leurs contrats. « La bande à Collet parle de revalorisation, d’obtenir leurs AIP mais l’augmentation impliquera une augmentation du prix à la pompe. Nous continuerons de défendre nos accords collectifs et l’accord Bino. Quand j’entends que l’on veut les remettre en cause, c’est une déclaration de guerre ! Nous allons organiser une assemblée générale pour préparer la riposte » a déclaré Luc Rubens, le secrétaire général de l’union des travailleurs des produits pétroliers.Écoutez sa réaction hier dans le grand direct sur Guadeloupe 1ère Radio :
rubens UTPP
(Propos recueillis par Franck Aristide)
Un secteur mouvementé
En plus de ces menaces des gérants et des pompistes, le secteur de l'essence fait face à d'autres tensions au niveau de la Sara.En début de semaine, la préfecture de Martinique a lancé une procédure devant le tribunal administratif pour obliger la raffinerie à publier le détail de ses prix. Alors que le décret Lurel promettait plus de transparence, le tableau dévoilé tous les mois par les services de l'Etat et où doivent figurer les postes de dépenses justifiant les prix pratiqués par le secteur pétrolier est vide. Seule les parts régionale et des stations sont détaillées. La Sara ne fournirait donc pas ces données aux préfectures qui réclament désormais 100.000 euros d'amende par jour de retard.
Ce n'est pas le seul oubli dans le secteur puisque les pétroliers sont censés assurer la gestion de stocks stratégiques permettant 76 jours d'autonomie, or ils ne mettraient actuellement à disposition du carburant que pour quelques jours courants. Rappelons que ces compagnies sont actionnaires de la Sara.