La Guadeloupe, la Martinique et la Guyane aurait-elles servi de caisse noire à L’Etat et à l’Agence Française pour le Développement à travers la S.O.F.I.A.G. ?... C’est la question à laquelle tentera de répondre la justice...
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Le scandale financier qui a spolié de millions d’euros de dizaines de chefs d’entreprise locaux revient sur le devant de la scène avec l’ouverture hier matin devant le tribunal correctionnel de Paris du procès de la société de prêt et de l’Agence Française de Développement (A.F.D.) qui lui avait prêté main forte... Le procès s'ouvre 30 ans après.
Les opérations qui s’en suivent sont opaques et les prêts recalculés exorbitants. Jusqu’à deux fois la somme empruntée par les petits entrepreneurs et ne parlons pas de la récupération parfois douteuse des biens saisis. Autant dire un cas d’école de scandale financier.
Des dizaines de procédures sont engagées pour escroquerie, faux, détournement de fonds et abus de confiance. Maître Jacqueline Négro qui défend les droits des petits commerçants antillais a assigné en justice la société financière des Antilles Guyane devant le T.G.I. de Paris. Mais, la S.O.F.I.A.G. a remis en cause la compétence du Tribunal de Grande Instance. Ce jeudi, les deux parties ont plaidé devant le juge. Sur le fond, Maître Négro dénonce l’opération de fusion-absorption qui a permis la création de la S.O.F.I.A.G. Remettre en cause cette opération par le tribunal de Paris profiterait aux petits entrepreneurs antillais. On connaîtra la décision du juge le 9 juillet prochain. S’il donne raison à la S.O.F.I.A.G., cela n’empêchera pas la tenue d’un procès à Paris d’ici la fin du premier trimestre 2016. Avec, du côté des prévenus, l’Agence Française de Développement.
Le scandale des subprimes version antillaise
C'est un peu le scandale des subprimes, version antillaise... Des chefs d’entreprise qui contractent des prêts à des taux faramineux et qui, rattrapés par leurs créanciers se voient incapables de rembourser. C’est aussi l’histoire d’un naufrage financier dû à une série de négligence, d’erreurs, de pratiques douteuses. Tout commence dans les années 60, lorsque l’Etat décide d’aider les entrepreneurs des Antilles et de la Guyane. Des sociétés de prêts sont créées, mais en 1984, le secteur bancaire se libéralise et les taux d’emprunts explosent. Malgré cela, les sociétés de développement continuent de prêter à tour de bras aux entrepreneurs laissés dans l’ignorance. Il faudra attendre 1994, et 150 millions d’euros volatilisés dans la nature, pour que l’Etat demande à l’A.F.D. d’organiser la liquidation de ces sociétés de prêts.Les opérations qui s’en suivent sont opaques et les prêts recalculés exorbitants. Jusqu’à deux fois la somme empruntée par les petits entrepreneurs et ne parlons pas de la récupération parfois douteuse des biens saisis. Autant dire un cas d’école de scandale financier.
Discussions sur la forme
Avant même de rentrer dans le fond du dossier, les parties sont restés sur la forme hier. Le procès du scandale financier de la S.O.F.I.A.G. se poursuit devant le tribunal de grande instance de Paris... Les conseils de la S.O.F.I.A.G. et ceux des sociétés flouées se sont affrontés sur la question de la compétence du Tribunal à même de juger ce sulfureux dossier.Des dizaines de procédures sont engagées pour escroquerie, faux, détournement de fonds et abus de confiance. Maître Jacqueline Négro qui défend les droits des petits commerçants antillais a assigné en justice la société financière des Antilles Guyane devant le T.G.I. de Paris. Mais, la S.O.F.I.A.G. a remis en cause la compétence du Tribunal de Grande Instance. Ce jeudi, les deux parties ont plaidé devant le juge. Sur le fond, Maître Négro dénonce l’opération de fusion-absorption qui a permis la création de la S.O.F.I.A.G. Remettre en cause cette opération par le tribunal de Paris profiterait aux petits entrepreneurs antillais. On connaîtra la décision du juge le 9 juillet prochain. S’il donne raison à la S.O.F.I.A.G., cela n’empêchera pas la tenue d’un procès à Paris d’ici la fin du premier trimestre 2016. Avec, du côté des prévenus, l’Agence Française de Développement.