Le secteur du tourisme, en Guadeloupe, déjà bien écorché par la crise sanitaire liée à la Covid-19, est obligé de se passer d'une activité qui génère entre 80 et 100 millions d'euros de retombées économiques annuellement : la croisière.
Aucun paquebot ne passera par les ports de l'archipel, en cette saison 2021-2022.
Les professionnels doivent se projeter sur novembre 2022, si tant est que les compagnies acceptent de revenir dans nos eaux, l'an prochain.
Un impact économique considérable
Une saison blanche équivaut à un coup d'arrêt net, pour l'activité.
Or, au moins 700 emplois directs et indirects dépendent de ce secteur, que les autorités locales et les professionnels ont tenu à développer.
Un développement qui s'est fait, au prix de 13 longues années, pour convaincre les opérateurs de se tourner vers la destination Guadeloupe, plurielle, puisque plusieurs ports accueillaient, jusqu'à mars 2020, les paquebots : Pointe-à-Pitre, Deshaies, Basse-Terre et Les Saintes. Le résultat était remarquable : de 50.000 auparavant, le nombre de passagers est monté jusqu'à 400.000 voyageurs.
Les prévisions affichaient, pour 2021-2022, jusqu'à 400.000 passagers, mais la crise vient de changer la donne, avec en corollaire une double menace : le possible départ définitif des compagnies en port-base et de grosses pertes pour la croisière de transit.
La saison 2022-2023 serait, du coup, dans l'onde de choc avec, en prévision, des pertes de l'ordre de 60 à 80% de volume global de passagers.
On craint même de revenir aux chiffres de 2007, avec 80.000 passagers, sur une saison.
Le fait est que la concurrence, bien plus rude. Les pays de la Caraïbe, qui bénéficient désormais d'infrastructures performantes, entendent s'engouffrer dans la brèche et profiter de la défection de la Guadeloupe, à leur profit.
La saison a bien lieu, dans la Caraïbe ; l'exemple à Sint-Maarten
Pas de tergiversations, sur l'île de Saint-Martin, où le tourisme représente l'essentiel de l'activité économique, cela fait quatre mois que la croisière tente de reprendre des couleurs. La partie hollandaise de l'île assure la quasi-totalité du trafic de masse, à la différence de la partie française, comme en témoigne ce reportage d'Hervé Pédurand :
Comment en est-on arrivés là, en Guadeloupe ?
Willy Rosier, le directeur du comité du tourisme des îles de Guadeloupe (CTIG), était l'invité de Christelle Théophile, dans le journal télévisé de Guadeloupe La 1ère, mardi 19 octobre. L'occasion pour lui de revenir sur les protocoles très stricts mis en place, dans le cadre de l'activité croisière, mais qui n'ont pas été validés localement. La faute notamment aux taux de vaccination, jugés trop bas.
La guerre économique, sur le front de la croisière, est en passe d'être perdue, par la Guadeloupe, face à des territoires très agressifs comme Sint-Maarten, ou encore la République dominicaine, explique Willy Rosier :