2023 : une année tremplin pour le BTP

Chantier du nouveau CHU de la Guadeloupe, à Dothémare (Les Abymes).
"Nous avons des choses à construire encore en Guadeloupe", assure José Gaddarkhan, président de la Fédération régionale du BTP Guadeloupe. Avec les grands chantiers entamés l’an dernier, le secteur a bénéficié d’une embellie. Celle-ci devrait encore se prolonger en 2024. Mais, sur le long terme, avec l’inflation pour frein, des projets doivent émerger pour rester sur cette lancée, estime la profession.

Le secteur du Bâtiment et des travaux publics (BTP) est l’un des fers de lance de l’économie guadeloupéenne.

Pour les acteurs de la Fédération régionale du BTP (FRBTPG), 2023 fut une année de relance, dans la continuité de la reprise d’activité post-Covid. Quant à 2024, elle apparaît comme une année de stabilité, avec de nouvelles perspectives, surtout en matière de travaux publics. En effet, le démarrage ou la continuité de plusieurs gros chantiers sont prévus, dans les mois à venir. 

Une perspective encourageante, ternie par un bémol : l’inflation du coût des matières premières, constatée depuis quelques mois.

La relance du BTP

En 2023, le Bâtiment a eu le vent en poupe, avec les travaux du futur Centre hospitalier universitaire (CHU) à Dothémare (Les Abymes), la Maison d’arrêt de Basse-Terre, l’hôtel de ville du chef-lieu notamment. 

Au niveau bâtiment, on avait un peu d’activité, alors que nos entreprises étaient en manque d’activité depuis 2020. Les chantiers correspondants arrivaient à leur terme dans les premiers semestres 2024.

José Gaddarkhan, président de la FRBTPG

Les travaux publics ont moins profité de cette tendance, selon le président de la FRBTPG.

Concernant 2024, le président de la Fédération explique que la visibilité est limitée, même si certains marchés ont été attribués, comme celui de la deuxième tranche du lycée de Baimbridge (Les Abymes), ou encore le contournement de la section La Boucan (Sainte-Rose). Ces chantiers annoncés devraient, quoi qu’il en soit, Booster l’activité des travaux publics, à court terme.

Pour autant, le manque de visibilité à plus long terme, en matière de grands projets, inquiète la profession.

L’inflation joue les trouble-fêtes

Cette embellie ne doit pas faire oublier la hausse substantielle des coûts de beaucoup de matières premières. L’inflation a eu pour effet de freiner quelque peu le dynamisme retrouvé du secteur du BTP.

Depuis la guerre en Ukraine, le coût des matériaux et des intrants ont considérablement augmenté. On est arrivés des fois entre 30 et 40% d’augmentation ; ce qui avait des répercussions sur le coût de la construction. Hormis cela, on a une inflation galopante. Nous avons des salaires qui augmentent et nous sommes obligés d’assumer tous ces surcoûts en considération.

José Gaddarkhan, président de la FRBTPG

Malgré tout, José Gaddarkhan reste optimiste quant à l’avenir de la filière professionnelle, dans la mesure où "il reste des choses à faire" localement, de son point de vue, notamment au profit de la jeunesse locale.

Il faudrait que les donneurs d’ordre prennent le taureau par les cornes et qu’on puisse travailler sur les différents projets. On pourrait alors former nos jeunes aux différents métiers du BTP. Nos jeunes, on voit bien que lorsqu’ils ne trouvent pas de travail en Guadeloupe, ils s’en vont vers d‘autres destinations...

José Gaddarkhan, président de la FRBTPG

Il reste tout de même conscient de la difficulté à trouver des financements, dans la conjoncture actuelle, où la population diminue, en même temps que le nombre de constructions.

Un salon pour vitrine

Après quatre ans d’absence, le Salon du BTP sera à nouveau organisé, en ce début d’année 2024. Cet évènement doit être synonyme de vitrine des différentes filières professionnelles qu’englobe ce secteur. Ce sera aussi l’occasion de faire découvrir aux jeunes intéressés les très nombreux métiers du BTP et, au public, de mieux connaître un secteur d’activité porteur.

Le salon a pour objectif de faire connaître ce qu’est réellement le BTP et de rendre attractif notre secteur, parce que, la plupart du temps, nos jeunes pensent que le BTP c’est le marteau et la truelle. Même s’il en faut, nous voulons montrer une autre réalité et comment est organisée la filière (...). Ça ne s’arrête pas à la construction, nous avons des maîtres d’œuvre, des architectes, des gens qui travaillent en amont...

José Gaddarkhan, président de la FRBTPG

La Salon du BTP doit se dérouler du 8 au 10 février 2024. L'entrée sera gratuite.