30 août 1976 : début du conflit opposant les spécialistes Haroun Tazieff et Claude Allègre, au sommet de la Soufrière

C’est un anniversaire qui n’évoque pas de bons souvenirs à de très nombreux Guadeloupéens, en particulier ceux du Sud Basse-Terre : il y a 47 ans, le 30 août 1976 vers 10h00, une violente explosion survient, à proximité du gouffre Tarissan, au sommet de la Soufrière. À ce moment-là, Haroun Tazieff était non loin de là, en compagnie notamment de Claude Allègre, tout fraîchement installé au poste de directeur de l’Institut de physique du globe (IPG), nous rappelle aujourd’hui le Parc national de la Guadeloupe.

Une journée entrée dans l’histoire guadeloupéenne, au cours de laquelle le célèbre volcanologue Haroun Tazieff aurait pu mourir au sommet du volcan.

Parc National de la Guadeloupe

Ils ont survécu

Durant près de 13 minutes, les deux hommes et leurs accompagnateurs ont échappé de justesse à un tourbillon de cendres et à une pluie de roches ; ils se sont réfugiés derrière un bloc de pierre. Évacués par hélicoptère, ils ont tout de même dû être placés en observation, à l’hôpital.

Cet évènement a été suivi d'une passe d’armes entre les deux spécialistes, dont les points de vue, quant à l’évolution possible de cette phase éruptive de la Soufrière, divergeaient. Leurs oppositions ont cristallisé leur inimitié.

Tazieff soutenait que rien de grave n’allait survenir, tandis qu’Allègre pensait le contraire ; pour ce dernier la probabilité d’une éruption de magma était bien réelle.

Entre Tazieff, le volcanologue de terrain, impulsif et charismatique et Allègre, le chercheur couvert des plus hautes distinctions scientifiques, un duel commencé sur la Soufrière divisera, pour des décennies, la volcanologie française.

Parc National de la Guadeloupe

Une haine mutuelle qui s’est éternisée

Après avoir échappé à la mort, c’est par tribunaux interposés qu’ils vont se faire la guerre.
Haroun Tazieff, jusque-là directeur du service de volcanologie à l’IPG, a été démis de ses fonctions. Il a répliqué en obtenant gain de cause dans un procès pour licenciement abusif.
Claude Allègre, quant à lui, a fait condamner son adversaire, pour diffamation.

Le récit complet et détaillé de ces évènements qui ont débuté le 30 août 1976, sur les flancs de la Soufrière, est à lire sur le site du Parc national de la Guadeloupe > en cliquant ici.

Et, pour rappel, cette année 2023, le volcan a montré des signes de regain d’activité.

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