De façon globale les indicateurs de la délinquance repartent à la hausse après un léger tassement mécanique en 2020 induit par les confinements et les outremers, Guadeloupe y compris, jouent souvent un rôle moteur dans cette évolution.
Commençons tout de même avec les points encourageants. Sur le territoire les atteintes aux personnes ou aux biens sont en recul en en 2021 : vol avec armes, vol de véhicule, vol avec ou sans violence et cambriolages de logement autant d’indicateurs qui de surcroit sur le quinquennat entre 2017 et 2021 sont globalement à la baisse.
Mais là où le bât blesse ce sont sur les atteintes aux personnes non crapuleuses autre coups et blessures volontaires ou coups et blessure volontaires, deux indicateurs qui grimpent respectivement de 10 et 7 points entre 2020 et 2021.
Quant aux homicides, pour l’heure la tendance est délivrée sur 3 ans et les Antilles et la Guyane trustent le haut du panier. La Guyane est le premier territoire de la nation avec 0,13 homicide pour 1 000 habitants. La Guadeloupe se classe juste après avec 0,07 homicide pour 1 000 habitants, la moyenne nationale étant de 0,02 / 1000.
Les escroqueries explosent : +32 points entre 2020 et 2021. Mais en Guadeloupe, le plus inquiétant reste le taux de violences sexuelles : 57% d’augmentation sur la période. La plus forte hausse à l’échelle nationale
Au total, en Guadeloupe en 2021, 481 faits ont été constatés.
Selon le service des statistiques du ministère de l'Intérieur, Les cas de violences sexuelles rapportés ont bondi de 33 % entre 2020 et 2021 à l’échelon national.
Des chiffres qui s'expliquent par une libération de la parole et une meilleure prise en considération de ces sujets, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
57% d’augmentation des faits de violences sexuelles
Avec une augmentation de 57% enregistrée en 2021 par rapport à 2020, la Guadeloupe arrive en tête des régions françaises. En revanche, il y a eu seulement 3,6% de violences intrafamiliales en plus.
Pour Gwénaëlle Dupont, thérapeute de couple et sexologue, cette faible augmentation est surprenante au regard des témoignages, qu’elle recueille en consultations.
Gwénaëlle Dupont, thérapeute de couple et sexologue
Pour Gwénaëlle Dupont, thérapeute de couple et sexologue, le manque d’éducation sexuelle dès le + jeune âge explique en grande partie les violences sexuelles au sein des familles.
Gwénaëlle Dupont, thérapeute de couple et sexologue
Thérapeute de couple et sexologue, Gwénaëlle Dupont explique la forte hausse des cas de violences sexuelles par la promiscuité, favorisée par les périodes de confinement, et le manque d’intimité, d’espaces privés dans les familles
Gwénaëlle Dupont, thérapeute de couple et sexologue
Reste que les chiffres sont bien là et ils doivent interpeller toute la société guadeloupéenne pour que chacun s'implique dans leur infléchissement, en agissant en priorité sur les moeurs et les habitudes.