A Pâques, le crabe est le roi… du menu !

Les crabes sont victimes de leur succès ; la ressource doit être protégée.
Les fêtes de Pâques, en Guadeloupe, sont teintées de traditions religieuses, mais aussi gastronomiques. Dans l’assiette, la star, c’est le crabe ! Mais il se fait rare… C’est pourquoi les autorités ont encadré les conditions de capture de ce petit crustacé, afin de préserver au mieux la ressource.

Le long week-end de Pâques a débuté, en ce Vendredi Saint.
C’est à cette période, ainsi qu’à la Pentecôte, que le crabe est le plus consommé, en Guadeloupe.  

La Maison du Crabe, une référence

Certains aiment à le capturer eux-mêmes.
D’autres, en revanche, préfèrent s’adresser aux spécialistes qui ont déjà un stock de crustacés à la disposition des clients. Parfois, ils sont même déjà "dégoutés", c’est-à-dire qu’ils ont été nourris avec des produits sains, durant plusieurs jours, afin d’évacuer de leur organisme les mets peu ragoutants qu’ils ingurgitent dans la nature.

Le lieu incontournable où se fournir est la Maison du Crabe, à Morne-à-l’Eau.
Son propriétaire, Fritz Bénon y élève des milliers de spécimens.
Ce lieu-référence est aussi une véritable attraction touristique, dont la fréquentation a très sensiblement augmenté, ces derniers jours.

Rudy Rilcy et Rémi Defrance sont allés y faire un tour. Voici leur reportage :

Pâques : dans les coulisses de la maison du crabe ©Rudy Rilcy et Rémi Defrance – Guadeloupe La 1ère

Protéger la ressource

Mais chacun doit garder à l’esprit que le crabe se fait de plus en plus rare, dans l’archipel, au fil du temps.
En cause : le fait que sa pêche ait été incontrôlée, durant plusieurs années. Le crabe, vraisemblablement, est victime de son succès. Les grands amateurs de sa chaire savoureuse le consomment toute l’année, alors qu’il est nécessaire de laisser le temps à la ressource de se renouveler. Un temps de reproduction est nécessaire.

Les prélèvements sont donc désormais réglementés.
Les communes de Morne-à-l’Eau, Sainte-Rose, les Abymes et Vieux-Habitants ont mis en place, avec le concours du Parc national de la Guadeloupe, un Plan de sauvegarde et de suivi de l’espèce.  
Par exemple, il faut respecter la taille des prises. Seule la boite à crabe traditionnelle est acceptée, pour la pêche. Et la période de pêche est limitée, du 1er octobre au 16 mai.  

La consommation excessive n’est pas la seule cause de la raréfaction des crabes.

Quand on regarde le paysage, on voit bien qu’il y a beaucoup de zones humides qui sont remblayées. Et, là, le crabe perd son habitat.

Modeste Salignat, technicien de l'environnement au Parc national de la Guadeloupe

Dans ce reportage, Patrice Gonfier et Rudy Rilcy nous donnent quelques précisions :

Crabe : protéger la ressource ©Patrice Gonfier et Rudy Rilcy - Guadeloupe La 1ère

Pour rappel, la commune de Deshaies a été la première à prendre un arrêté de réglementation et de protection du crabe. C’était il y a déjà une dizaine d'années. 

Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter un bon appétit !