C’est une pratique courante, en Guadeloupe : l’abattage de bovins à la campagne, puis le partage de la viande, entre proches généralement.
Mais voilà : tuer un animal d’élevage en dehors de l’abattoir est interdit, rappelle la préfecture de la Guadeloupe, dans un communiqué.
Pour faire respecter la réglementation, la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) mène des opérations de lutte contre cette tradition, au nom de la sécurité alimentaire et du bien-être animal.
Cela a été le cas, les 4 et 5 octobre derniers, aux Abymes
Un abattage non évité, mais bientôt sanctionné
La DAFF a été tuyautée : un abattage de bovin devait avoir lieu aux Abymes. Les agents de ce service, ainsi que trois policiers ont effectué un repérage des lieux indiqués, le 4 octobre dernier. Sur place, ils ont découvert une vache non identifiée, attachée à côté d’un petit baraquement.
Le lendemain, la femelle n’était plus. Il n’en restait qu’une carcasse de 200 kilos coupée en quatre, chaque quartier étant suspendu à une potence. Les abats (tête et viscères) gisaient au sol.
Les agents n’ont pu que constater le carnage.
Restait à confronter la propriétaire qui, contactée, est venue à leur rencontre. Elle a reconnu les faits.
La viande a été saisie, pour destruction ; les frais de transport et de prise en charge par un professionnel ont été assumés par la contrevenante.
Celle-ci encourt 6 mois d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende délictuelle en application de l’article L. 237-2 du code rural et de la pêche maritime. Un procès-verbal lui sera adressé.
Que dit la loi en matière d’abattage d’animaux ?
L’abattage illégal est une atteinte au bien-être animal, fait encourir des risques au regard de la santé animale et porte atteinte aux règles relatives à la protection des animaux. Cette infraction va également à l’encontre de la réglementation sanitaire et pose un problème de traçabilité des denrées animales mises sur le marché et dans les assiettes des consommateurs de façon illicite et sans aucune garantie d'hygiène.
Extrait du communiqué de la préfecture
Les consommateurs sont appelés à s'approvisionner auprès de professionnels reconnus du commerce de viande. En achetant de la viande issue de l’abattage illégal, ils s’exposent à un produit potentiellement contaminé par le Chlordécone et/ou des bactéries pathogènes (E. Coli, salmonelle, etc.).
D’autres risques sont induits par les conditions d’hygiène non contrôlées dans lesquelles la viande est préparée, hors établissement agréé.
Seuls les animaux issus d’abattoirs conformes et en règle "font l'objet de contrôles sanitaires par les services de l’État, garantissant la sécurité du consommateur", rappellent les autorités.