Accès à l'eau potable : l'association "Notre Affaire à Tous" au secours des Guadeloupéens

Soif de justice, l'Association "Notre Affaire à Tous" aux côtés des plaignants mahorais et guadeloupéens sur l'eau
Une nouvelle association apporte son soutien aux différents collectifs citoyens qui ont déposé plainte pour l'accès à l'eau potable en Guadeloupe. Et ce n’est à pas n’importe laquelle. Il s’agit de “Notre affaire à tous”, lancée en 2015. C’est une association qui utilise le droit comme un levier stratégique de lutte contre la triple crise environnementale : climat, biodiversité, pollution. Elle s'est illustrée dans le combat de "l'Affaire du Siècle".

“Notre Affaire à Tous” a obtenu (avec 3 autres ONG : Greenpeace France, Oxfam France et la Fondation Nicolas Hulot) la condamnation de l’État français dans “l’Affaire du Siècle” : la justice a condamné l’Etat pour son inaction climatique. L’association continue d’agir en justice à l’échelle locale, nationale et européenne et soutient donc aujourd’hui le combat pour l’accès de tous à l’eau en Guadeloupe. Des coupures d’eau régulières depuis des années, des interdictions officielles de consommer l’eau, des instructions toujours pas ouvertes...Les plaignants guadeloupéens et mahorais ne seront plus seuls.

Des luttes sur tous les fronts

L’association est sur tous les fronts. Elle lutte contre des polluants que l'on retrouve dans de nombreux produits du quotidien ; contre la pollution de l’air. À une échelle plus locale, elle se bat contre l’implantation d’une usine de laine de roche sur des terres agricoles en Picardie ou encore contre l’extension d’un centre commercial à l’est de Paris.

Et dans le registre de ses actions contre l’inaction de l’Etat français, “Notre affaire à tous” rejoint aujourd’hui les collectifs citoyens qui ont porté plainte pour dénoncer la crise de l’eau en Guadeloupe.

Les scandales se succèdent dans les territoires d’Outre-Mer et l’Hexagone continue à refuser de prendre le problème au sérieux et à mettre chacun devant ses responsabilités. Nous espérons que les tribunaux contribueront à la reconnaissance de ces injustices. Les habitant.es de Guadeloupe et de Mayotte ont le droit d’avoir de l’eau potable comme tous.tes les citoyen.nes français.es.

Jérémie Suissa, délégué général de "Notre Affaire à Tous"

Après Mayotte, en justice aux côtés de la Guadeloupe

Au début de l’année 2023, l'association a lancé à Mayotte la campagne « Soif de Justice », avec un référé-liberté relatif à la crise de l’eau à Mayotte en novembre 2023. L’association apporte un soutien de poids aux collectifs citoyens de Guadeloupe. 

Suite aux plaintes déposées en février 2023 par plus de 200 plaignants du collectif La Goutte d’eau en Guadeloupe, et en décembre 2023 par une trentaine de plaignants du collectif PADO à Mayotte, des enquêtes préliminaires ont été ouvertes pour déterminer les responsabilités de toutes les personnes physiques et morales susceptibles d’être engagées en raison du manque d’accès à l’eau en quantité et en qualité suffisante dans ces deux territoires. Ces plaintes, portées par le cabinet VIGO, ont aussi été soutenues par la Ligue des droits de l’Homme.

La population guadeloupéenne est résiliente mais elle n’est pas résignée. Elle réclame justice, égalité et de l’eau potable au robinet.

Sabrina Cajoly, plaignante de La Goutte d’eau et fondatrice de Kimbé Rèd – French West Indies

L'association "Notre Affaire à Tous" se joint donc aux procédures pénales engagées en Guadeloupe en faisant part de son intention de se constituer elle aussi partie civile dès l’ouverture d’une instruction.

Car, malgré les mois qui passent, les coupures d’eau encore régulières et la multiplication des interdictions officielles de consommer l’eau, les phases d’instruction de ces enquêtes n’ont toujours pas été ouvertes, privant les plaignants mahorais et guadeloupéens d’un accès effectif à la justice. En faisant part à la juridiction de son intention de se constituer partie civile dès l’ouverture d’une instruction, Notre Affaire à Tous souhaite rappeler le droit à un procès équitable dans un délai raisonnable, aujourd’hui mis à mal.

Communiqué de "Notre Affaire à Tous" du 5 sept 2024