Les opérateurs de récolte de la canne ont obtenu gain de cause… Ils réclamaient une revalorisation de la grille tarifaire pour leurs prestations. Les tarifs n’avaient pas bougé depuis 2018.
Or cette année, les entreprises doivent faire face à une explosion de leur coût de revient, à cause notamment de la flambée du prix des carburants. Les opérateurs, qui mettent en avant une hausse de 40% de leurs charges sur un an, demandaient une revalorisation de 20% de la grille tarfaire, et elle leur a été accordée, selon un accord signé en début de semaine avec deux syndicats agricoles : l’UPG et la FDSEA. Les planteurs devront ainsi payer 3,60 euros de plus par tonne, pour la coupe et le transport de leurs cannes. Mais cette augmentation ne passe pas. Elle est même vécue comme un coup de massue par les agriculteurs, qui subissent déjà une forte hausse du prix des intrants, en particulier des engrais.
Suzie Toléon, exploitante agricole à Lamentin
La colère monte donc dans les campagnes… Jeudi soir (17 février), une centaine de planteurs (soutenus parfois par leurs SICA) était réunie à Petit-Canal. Et un rassemblement général est prévu mardi matin (22 février) à Jarry.
Objectif : refuser d’appliquer cette augmentation de 3,60 €. Les syndicats agricoles, eux, assurent que cette hausse sera en réalité indolore pour les planteurs. Car ils entendent bien obtenir la compensation de ce surcoût par un accompagnement de l’Etat, en puisant sur le futur reliquat de l'enveloppe annuelle de l'AGP (aide à la garantie de prix, versée aux planteurs, en complément du prix industriel payé par l'usine). Quatre syndicats : l’UPG, la FDSEA, mais aussi les JA et le MODEF (qui eux n’ont pas signé l’accord avec les entreprises de coupe) se sont réunis vendredi soir, afin d’agir ensemble.
Alex Bandou, secrétaire général de l’UPG (Union des producteurs agricoles de Guadeloupe)
Pour 450 000 tonnes de canne, le surcoût de 3,60€ par tonne représente plus d’1,6 million d’euros. Les syndicats agricoles (qui ont prévu de former une intersyndicale) demandent donc que ce montant soit d’ors et déjà bloqué, sur le futur reliquat de l’aide à la garantie de prix pour la campagne sucrière 2022, afin d’être versé aux planteurs.