Le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre a rendu son verict dans le dossier des crèches Gabali. Ghislaine Gabali et ses 4 fils, Marc, Franck, Luc et Jil étaient poursuivis pour détournement de fonds publics et escroquerie. Ils étaient tous impliqués dans la gestion de 3 crèches.
Le verdict est tombé, dans l'affaire Gabali. La fondatrice du groupe et ses fils étaient poursuivis pour détournement de fonds publics et recel.
Deux frères condamnés
Deux des frères, Franck et Jil, ont été relaxés des faits de détournement de fonds publics. Les deux autres, Marc et Luc, eux, ont été reconnus coupables de ces faits.
Ainsi, le tribunal condamne Luc a un an de sursis probatoire durant 2 ans, et l'obligation d'indemniser les victimes, avec une confiscation à hauteur de 150 000 euros.
Marc est également reconnu coupable de détournement de fonds publics et condamné à une peine de 24 mois dont 12 de sursis probatoire pendant 2 ans. Lui aussi devra indemniser les victimes, avec une confiscation à hauteur de 800 000 euros. Ils ont tous les deux également l'interdiction de gérer une structure durant 2 ans. Les deux frères sont également condamnés solidairement à payer 3 000 au titre du préjudice moral à la Caisse des allocations familiales, plus 1 500 euros.
Leur mère, Ghislaine Amabit, devra être soumise à une expertise psychiatrique avant que les juges puissent dire droit.
Rappel de l'affaire
Le dossier débute le 9 janvier 2017 par un signalement de la direction régionale des finances publiques. Ce service de l’Etat vient de vérifier la compatibilité de deux associations "Culture d’Enfance" et "Enfance et Bonheur". Et plusieurs éléments mettent en évidence une présomption de détournements de fonds publics.
Saisi, le Parquet de Pointe-à-Pitre ouvre alors une enquête préliminaire confiée à la DIPJ Antilles-Guyane et au GIR. Autant dire, tous les services de contrôle de l’Etat.
Les enquêteurs vont très vite démontrer que la gestion de ces trois crèches situées sur les communes du Lamentin, du Gosier et du Moule, dissimulaient en réalité un vaste système de détournement de fonds publics, qui fonctionnait pour le seul bénéfice de Ghislaine Amabit et de ses quatre fils, Marc, Jil, Luc et Franck Olivier Gabali.
La mère présidait les associations, les enfants, eux, émargeaient dans les trois structures avec des salaires mensuels très largement supérieurs à ce que prévoit la convention collective nationale du lien social et familial.
L’enquête a démontré qu’aucun des quatre fils n’était titulaire d’un diplôme leur permettant de diriger une crèche. Les structures étaient ouvertes sous le nom et le diplôme des puéricultrices.
Or, ces structures étaient très largement financées par la Caisse d’Allocations Familiales mais également par les communes du Gosier et du Moule.
Toutes se sont portées parties civiles. Le préjudice estimé avoisine les 20 millions d’euros.