Affaire des "Grands Frères" : prolongation des détentions provisoires

Me Juan Branco, avocat de Frédéric Dumesnil, Noël Daufour et Didier Laurent, maintenus en détention provisoire.
Les "Grands Frères" sont instrumentalisés par la justice et l’Etat, affirme Me Juan Branco, avocat de trois des mis en cause dans le dossier des émeutes urbaines de fin 2021, en Guadeloupe. La détention provisoire de ces prévenus, derrière les barreaux depuis un an, a été prolongée de 6 mois, vendredi.

Frédéric Dumesnil, Noël Daufour et Didier Laurent et Loïc Chenilco resteront derrière les barreaux. Le mandat de dépôt à l'encontre de ces quatre hommes, mis en examen dans l’affaire dite des "Grands Frères", a été prolongé de 6 mois, par le juge de la liberté et de la détention, ont indiqué leurs avocats, vendredi 20 janvier 2023.

Pour rappel, ces mis en cause sont soupçonnés d'avoir organisé les mouvements sociaux de novembre et décembre 2021, en Guadeloupe, mais aussi d’avoir planifié des extorsions de fonds. A l’époque, un mouvement de contestation, cristallisé autour des mesures sanitaires contre le Covid-19, avait dégénéré en violentes émeutes urbaines, avec barrages, pillages ou encore incendies, à travers l'archipel. Des affrontements avec les forces de l’ordre avaient aussi eu lieu.

En janvier 2022, le Parquet de Pointe-à-Pitre avait révélé à la presse les soupçons d'organisation et de planification de ces émeutes, en vue d'extorquer des fonds à de grands groupes et des élus, via des associations. Dès lors, huit personnes, dont un policier et les hommes précités, avaient été mises en examen. Sept avaient été écrouées et l’instruction de ce dossier avait été confiée à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Fort-de-France. Quatre ont depuis été libérées. Et quatre nouveaux prévenus ont été mis en examen, en décembre 2022.

Jeudi 19 janvier 2023, le médiatique avocat Maître Juan Branco, qui défend trois des mis en cause et leur famille, a plaidé, au tribunal de Fort-de-France, dans ce dossier. Devant le juge des libertés et de la détention, il a plaidé pour la libération de deux de ses clients interpellés dans cette affaire. Le défenseur estime que leur condition de détention, dans l’Hexagone, viole le respect des droits de l’homme.

"Cela fait un an qu'ils sont en détention provisoire" a rappelé Me Juan Branco, qui a fustigé "la lâcheté des syndicats, notamment l'UGTG mais aussi des élus locaux" qui ne donnent, selon lui, "aucun soutien aux familles" des prévenus.

L’avocat était l’invité de Pascal Pétrine, dans le journal radio de 7h00, hier. Il s’est montré très virulent envers l’Etat et la justice qui, selon lui, se servent de ses clients comme de boucs émissaires. Il appelle à une mobilisation populaire, pour démontrer à la jsutice que les mis en cause sont soutenus localement.

Sans mobilisation de la société guadeloupéenne (...), rien ne se passera.

Me Juan Branco, avocat de Frédéric Dumesnil, Noël Daufour et Didier Laurent, maintenus en détention provisoire
Me Juan Branco, avocat de trois « grands frères », maintenus en détention provisoire ©Guadeloupe La 1ère, la radio

Le collectif d’avocats a annoncé son intention d'interjeter appel de la décision de maintien en détention provisoire des "Grands Frères".