Les agents d'EDF se mobilisent contre le projet "Hercule" du gouvernement

Mobilisation des agents d'EDF Archipel Guadeloupe au siège de Bergevin
A l'instar de leurs collègues de Martinique et de Guyane, les agents d'EDF Archipel Guadeloupe expriment leur crainte et leur colère. Ils protestent contre la réforme d’Electricité de France impulsée par le gouvernement
La mobilisation est bien visible aujourd'hui en Guadeloupe. Le siège comme les bureaux décentralisés ne reçoivent pas le public aujourd'hui, et les agents de Bergevin se sont rassemblés ce matin pour exprimer leur mécontentement.
©guadeloupe
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Ils répondent ainsi à un appel national contre le projet Hercule. Les syndicats dénoncent la volonté du gouvernement de scinder en deux électricité de France à travers ce projet. EDF Bleu et EDF Vert. EDF vert sera introduit en bourse. En Guyane l’UTG et la CGT Eclairage relayent cet appel. Ils demandent à bloquer les sites de l’entreprise. En Martinique aussi une intersyndicale a décidé de se mobiliser devant le siège de EDF (Voir :  Des salariés d'EDF Martinique manifestent contre le projet Hercule qui vise à restructurer l'entreprise et : Jeudi noir à EDF Guyane : les syndicats disent non au projet Hercule)


Ce que prévoit le projet 


Le projet prévoit de créer un « EDF bleu », détenu à 100 % part l’Etat et un « EDF vert », dont environ 35 % seraient mis en bourse. Le nucléaire, les barrages et RTE (les lignes à haute tension) seraient logés dans le « bleu ». Les renouvelables, Enedis (le réseau de distribution), la vente d’électricité et les services (Dalkia notamment) seraient dans le « vert ».
De fait, pour l'Etat,  l’ouverture du capital d’« EDF vert » serait une bouffée d'oxygène pour la structure financière d’« EDF bleu ». Elle permettrait aussi d'indemniser les actionnaires minoritaires actuels.
Le projet doit encore être finalisé d'ici à la fin de l'année, mais le monde de la finance ne s'y trompe pas : de nombreux banquiers ont déjà revu à la hausse la valorisation d’Enedis, le joyau du groupe dont les revenus ne cessent de croître.


L'opposition fondamentale des syndicats et de l'opposition parlementaire


Sur le plan national, François Dos Santos, le secrétaire du Comité Cental d'entreprise d'EDF a réagi en estimant que 

Cela revient à nationaliser ce qui coûte et privatiser ce qui rapporte et au final fragiliser toutes les parties »

Les syndicats d'EDF (CGT, CFDT, FO et CFE-CGC  se sont mis en intersyndicale et présente un front uni, comme cela ne s'était plus vu dans l'entreprise depuis bien longtemps, pour dénoncer ensemble ce qu'ils considère comme une mesure qui ne relève que d'une « logique purement financière ». Et ils ne sont pas les seuls puisque depuis, l'opposition parlementaire en fait son argument principal contre le projet du gouvernement. 

VOIR AUSSI : 
- "C'est la disparition d'un modèle" : des salariés d'EDF manifestent contre le projet Hercule qui menace les "tarifs bleus"