Alcool : qu’en est-il de la consommation en Guadeloupe ?

Préparation d'un apéritif apprécié en Guadeloupe (l'abus d'alcool nuit gravement à la santé).
En Guadeloupe, la consommation d’alcool est moindre que dans l’Hexagone, selon Santé Publique France ; elle a aussi moins de conséquences fâcheuses. Pour autant, les cas d’alcoolisation ponctuelle importante sont en augmentation, entre 2014 et 2021. 636 personnes ont été conduites à l’hôpital, à la suite d’un abus, en 2023.

Les ravages de l’alcool ne sont plus à démontrer. Une consommation excessive, voire récurrente, nuit à la santé, à court et à long terme ; elle peut même entraîner la mort. Elle est à l’origine de 41.000 décès par an en France, pays où le niveau de consommation est au-dessus de la moyenne européenne et à l’échelle mondiale.

La Guadeloupe se démarque, dans ce domaine. On boit moins dans l’archipel qu’outre-Atlantique, selon Santé Publique France, qui a publié cette semaine "les données régionales de consommation d’alcool en 2021 et de passages aux urgences en lien direct avec l’alcool en 2023".
Pour autant, les chiffres témoignent de la nécessité de poursuivre, voire de mettre en place des politiques locales de prévention.

Alcool en Guadeloupe : des alcoolisations ponctuelles importantes en augmentation

En 2021, 5% des adultes de 18 à 75 ans ont déclaré boire quotidiennement de l’alcool (contre 8% en France hexagonale). Ce taux est stable par rapport à 2014, à l’exception des 61/75 ans qui lèvent moins le coude qu’auparavant (7,1% contre 13%).

Un phénomène préoccupe : les alcoolisations ponctuelles importantes (API). 13,1% des 18/75 ans s’alcoolisent inconsidérément mensuellement, c’est trois points de plus qu’en 2014 même si, certes, cette proportion est moindre qu’au niveau national (16,5%). L’augmentation concerne davantage les 31/60 ans, ainsi que les personnes peu ou pas diplômées. Les hommes se prêtent 3,5 fois plus que les femmes à cette façon de s’alcooliser à outrance ponctuellement.

La limite à ne pas dépasser n’a pas été respectée par 11,9% des 18/75 ans, en 2021 (22% au national). Les hommes (20%) sont bien plus enclins à outrepasser les repères de consommation que les femmes (5,3%). Les 18/30 ans sont plus respectueux de la limite à ne pas dépasser.
Pour rappel, les "repères de consommation à moindre risque" sont les suivants :

  • Ne pas consommer plus de dix verres standards par semaine ;
  • Ne pas consommer plus de deux verres par jour ;
  • Avoir des jours sans consommation dans une semaine.

En résumé et pour une bonne compréhension du grand public : "Pour votre santé, l'alcool, c'est maximum deux verres par jour et pas tous les jours".

Quand l’alcool conduit à l’hôpital

"En 2023, 636 passages aux urgences en lien direct avec l’alcool ont été enregistrés", indique Santé Publique France.
Ces patients étaient majoritairement des hommes.
Les 46/60 ans ont davantage dû être hospitalisés après s’être alcoolisés.
Dans 47% des cas, les personnes souffraient d’une intoxication éthylique aiguë.
De telles situations sont moins fréquentes dans l’archipel qu’à l’échelle nationale.

Tous ses désagréments (ces drames, parfois) peuvent être évités.
Un service existe pour ceux qui veulent être accompagnés : Alcool info service, dont les acteurs proposent aux consommateurs et à leur entourage des informations et des outils pour faire le point sur leur consommation, ainsi que des conseils et de l’aide, par internet ou par téléphone, sept jours sur sept. Ils répondent au numéro d’appel non surtaxé : 0 980 980 930.

POUR ALLER PLUS LOIN/
Le point épidémiologique complet de Santé Publique France est à consulter > en cliquant ici.