L’air est de plus en plus irrespirable, dans les zones proches des littoraux exposés aux échouements de sargasses ; depuis hier (jeudi 30 mai 2024), à savoir la façade Atlantique de l’archipel.
Seuil d’alerte à La Désirade et des secteurs en pré-alerte
À Beauséjour en particulier, sur l’île de La Désirade, les concentrations en sulfure d’hydrogène (H2S) dépassent le seuil d’alerte (5ppm en moyenne sur 24 heures). "Malgré les ramassages opérés sur place par la municipalité, les algues continuent de s'échouer massivement et leur décomposition entraîne de fortes émanations de gaz toxiques", indique GwadAir. L’Observatoire régional de surveillance de la Qualité de l'Air en Guadeloupe et à Saint-Martin précise qu’il y a eu un pic enregistré mercredi (29 mai), soit une valeur maximale en H2S de 14,75ppm (partie par million).
La Comadile, transporteur maritime de passagers, entre Saint-François et la Désirade a dû adapter son planning de rotations, en fonction des vagues d’échouements, ces derniers jours. Le 21 mai dernier, le port de Beauséjour était "complètement obstrué".
Depuis quelques semaines, "plusieurs sites enregistrent régulièrement des dépassements du seuil de pré-alerte (1ppm)", notamment le lagon de Saint-François, le bord de mer de Capesterre de Marie-Galante et, depuis peu, la zone d’Arnouville à Petit-Bourg.
Les mesures complètes de Gwad’Air, à la date du 30 mai 2024, sont à consulter en cliquant ici.
Ailleurs, les odeurs nauséabondes caractéristiques des algues en décomposition se font de plus en plus sentir, au détriment des riverains.
Dans les secteurs impactés, la santé des personnes est en jeu. D’où l’avis adressé à la population, par Gwad’Air : "protégez-vous !".
Une nécessité de se protéger
"L'hydrogène sulfuré peut présenter des risques pour l’homme s’il est inhalé à fortes concentrations et/ou pendant une longue durée", informe l’opérateur.
Dans l’actuel contexte d’alerte sargasses, il convient donc de "se tenir éloigné des zones affectées" et, pour les personnes vulnérables, de "ne pas séjourner sous le vent des émissions des gaz" et "d’éviter l’exposition aux autres substances irritantes et/ou allergisantes (fumée de tabac...)". En cas de symptômes (yeux ou gorge qui piquent, larmoiements, maux de tête, difficulté respiratoire, toux, démangeaisons, vomissements, vertiges, etc.), mieux vaut consulter un professionnel de santé.
Ces préconisations sont quasi-impossibles à respecter, dans la mesure où aucune évacuation de population n’est envisagée. Les habitations tournées vers la mer, au plus proche des littoraux, sont nombreuses dans notre territoire insulaire.
Pour couronner le tout, la présence de brume de sable sur l’archipel de la Guadeloupe, accentue la pollution actuelle. Entre purée de pois, particules fines et hydrogène sulfuré, la population locale est soumise à un dangereux régime. Prudence à tous.