Après l'adoption de la loi sur la réforme des retraites, le Président de la République Emmanuel Macron répond aux questions de France 2 et TF1

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Le président de la République s’est exprimé pendant 35 minutes sur deux chaînes d’informations générales dans les éditions de 13h de France 2, et de TF1 à 8 heures, heure locale. Il n’y a pas eu d’annonces particulières, ni fracassantes. Emmanuel Macron a voulu siffler la fin de la partie et a eu un discours de relance politique.

Il faut distinguer 5 temps dans cette interview du Chef de l’Etat qui a choisi symboliquement de s’exprimer dans les éditions de la mi-journée simultanément de France 2 et de TF1. Il s’adresse à son électorat, la ménagère de 50 ans et un large public de retraités. Le journal de 20 heures c’est « la grand-messe » pour les annonces fortes.

Emmanuel Macron a d’abord été interrogé sur l’écoute des revendications de la rue. Le locataire de l’Élysée est resté fidèle à son crédo, la légitimité de la Démocratie représentative plutôt que la légitimité « de la foule ».Il a affirmé ne pas accepter « les factions ».

Une (ré)affirmation qui a tout naturellement conduit le Président de la République à défendre le texte adopté sans vote par le biais de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. Une réforme indispensable selon lui pour préserver le système français de retraite par répartition.

Emmanuel Macron a tendu la main aux syndicats.

Il appelle à renouer le dialogue. Il faut que son gouvernement étudie une contribution financière des grandes entreprises qui font des bénéfices exceptionnels. Une contribution exceptionnelle pour le pouvoir d’achat des salariés. Cela va aussi s’accompagner d’une incitation prochaine de retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA.

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L’exécutif est fier de présenter une baisse continue des chiffres du chômage depuis son arrivée au pouvoir. D’autres points doivent aussi permettre au dialogue social de reprendre sa place : des discussions sur l’usure professionnelle, par exemple, ou encore le minimum salariale et la revalorisation des carrières.

Une quatrième séquence plus politique

Emmanuel Macron réaffirme sa confiance en Elisabeth Borne, la première ministre. Il a évoqué le fait d’élargir son gouvernement à d’autres sensibilités politiques.
Enfin le chef de l’Etat a brossé une série de mesures qui doivent émaillées la suite de son mandat. Une manière de démontrer à la rue qu’il continue d’appliquer son programme d’élection : le réemploi, la réindustrialisation de la France avec un fort accent sur l’industrie décarbonée à l’approche de 2030.

Le retour de l’ordre public avec des casernes de gendarmerie qui vont voir le jour ces prochaines années, les effectifs de la justice devraient aussi s’étoffer. Les deux autres piliers : l’école et la santé.

Reste maintenant à savoir si Emmanuel Macron a convaincu ?

Les réactions locales 

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Dans une déclaration publiée dans l'après-midi, le sénateur Victorin Lurel  réagit ainsi 

Aveugle et sourd face à la crise politique et au chaos social qu’il a lui-même suscités, le Président s’obstine à entretenir et à attiser la colère populaire en refusant de retirer cette réforme proprement injuste. En cumulant ainsi mépris et arrogance, le chef de l’État prend aujourd’hui un risque démocratique véritable. Au lieu dessiner les voies d’une sortie d’impasse dans laquelle elle s’est enfermée, la Macronie choisit la voix du pourrissement dans la brutalité. En cette heure grave pour notre cohésion sociale et notre paix civile, j’appelle solennellement les plus hautes autorités du pays à reprendre les voies du dialogue en ne promulguant pas cette réforme qui fait l’unanimité contre elle.

Victorin Lurel, Sénateur Parti Socialiste