L'économie des territoires ultramarins s'est montrée "résiliente" en 2022, mais la poursuite de l'inflation et la hausse des taux d'intérêts pourraient assombrir l'année 2023, notamment pour les ménages, selon les instituts locaux représentant la Banque de France.
Début 2022, dans un contexte de hausse des prix des matières premières, "les économies ultramarines ont montré une certaine résilience (...) l'activité a été dynamique partout, tirée par la reprise du tourisme", a indiqué, jeudi 20 avril 2023, l'Institut d'émission des départements d'Outre-mer (IEDOM) dans un communiqué.
Selon l'indicateur du climat des affaires IEDOM-IEOM, sur tous les territoires, "fin 2022, on est au-dessus de la moyenne de long terme, alors que toutes les économies avaient plongé au moment de la pandémie en 2020", a souligné le président de l'IEDOM, Ivan Odonnat, lors d'une conférence de presse.
"La seule exception est la Guyane, qui est légèrement en dessous. C'est probablement le territoire qui a le plus directement subi les conséquences de la nouvelle donne crée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, avec les conséquences que ça a pu avoir en matière de coopération spatiale", a-t-il ajouté.
"Mais la montée de l'inflation pèse sur les perspectives 2023", a souligné le directeur, Stéphane Foucault, car même si cette hausse de l'inflation "reste inférieure au taux national (...), le poids de l'inflation alimentaire est plus fortement ressenti dans les Outre-mer" que dans l’hexagone, par les ménages.
En effet, le niveau des prix alimentaire est plus élevé de 28% à 33% dans les Antilles et l'océan Indien et encore nettement plus dans la zone Pacifique, "donc à même niveau d'inflation l'effet est plus important", a souligné M. Foucault.
De plus, la part des populations modestes est plus forte, par exemple "la part des revenus sociaux dans les revenus des ménages est de 6% en métropole quand en Martinique et en Guadeloupe c'est 12 à 14% et en Guyane et à la Réunion c'est 16%", a-t-il ajouté.