Après une journée de tension, le CHU de Guadeloupe sous haute surveillance

Hier, des affrontements ont eu lieu entre le collectif et forces de l'ordre après le démantèlement du piquet de grève du Centre Hospitalier Universitaire et l'interpellation d'un manifestant. Ce mardi matin, la police garde l'entrée de l'établissement. Cette nuit, des barrages ont été érigés.

C'est un calme précaire qui est revenu à Pointe-à-Pitre, devant l'entrée du centre hospitalier universitaire de Guadeloupe, ce mardi 11 janvier. Hier, des affrontements ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre, dès la fin de matinée après le démantèlement du piquet de grève, dans l'enceinte de l'établissement. Des blocages ont également paralysés une partie du chef-lieu. 

Retour des barrages dans certains secteurs 

La nuit dernière a été plus ou moins calme, même si des points de tension subsistaient en début de matinée. Des barrages routiers ont été érigés sur plusieurs axes du département. Au Gosier, aux Salines et à Mare-Gaillard, carcasses de voitures et débris jonchent le sol, empêchant la circulation. 

D'autres blocages étaient répertoriés par Routes de Guadeloupe à Bouliqui, aux Abymes et à Blanchard. 

Le CHU sous protection policière 

Après les affrontements qui ont émaillé la journée de lundi, et la volonté affichée des manifestants de retrouver leur piquet de grève, les forces de l'ordre se sont positionnées à l'entrée du centre hospitalier, ce mardi 11 janvier. 

Journée de tensions à Pointe-à-Pitre et Basse-Terre 

Le piquet de grève de l'UTS UGTG installé dans le parking, à l'entrée du CHU de la Guadeloupe a été enlevé et détruit par les forces de l'ordre, très tôt, ce lundi 10 janvier. 
Les gendarmes ont ensuite pris position devant l'accès du centre hospitalier filtrant les entrées et sorties. 

L'opération a été réalisée en présence de quelques syndicalistes dont Gaby Clavier, porte-parole de l'UTS UGTG, qui a qualifié l'opération d'"acte de barbarie". Le syndicat a très vite annoncé son intention de remonter son piquet de grève, dès le départ des gendarmes, mais également de continuer la mobilisation. 
A l'appel de l'organisation, de nombreux militants se sont ensuite regroupés devant l'entrée du CHU, en fin de matinée. 

Le récit de la journée avec Eddy M. Golabkan et Jean-Marie Mavounzy : 

La journée de ce lundi 10 janvier s'est terminée par un face à face entre le collectif et les gendarmes. Les deux parties se trouvant de part et d'autre de la grille d'entrée du CHU. Les manifestants ont été dispersés par les forces de l'ordre à renfort de gaz lacrymogène, pour se replier non loin du rond-point de Chauvel, aux Abymes. 

Un manifestant a été interpellé pour "violences volontaires sur les forces de l'ordre", selon une source policière. 

Du côté du chef-lieu, "trois barrages" ont été érigés tôt lundi matin au rond-point de Rivière des Pères sur la commune de Basse-Terre, selon une source policière. "Un véhicule de police a été brûlé" et les forces de l'ordre ont essuyé des "jets de cailloux", indique la même source.
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre un motard chutant lourdement devant le barrage enflammé de Rivière des Pères. Les pompiers ont confirmé que le motard a été "transporté en état grave au Centre hospitalier de Basse Terre". 
Des pics de 10 à 20 cm de long ont été jetés sur la route et de l'huile de vidange a aussi été déversée sur les axes concernés. Le nettoyage des axes a été effectué en fin de matinée.

Les pompiers sollicités

Dans la nuit de lundi, ces tensions se sont traduites par plusieurs interventions des pompiers. Peu avant 20 heures, puis après 21 heures, des feux de barrage à Chauvel n'ont pu être circonscrits en raison de risques de caillassage, indiquent les sapeurs-pompiers. Egalement dans la soirée, des feux de détritus et de poubelles, à la rue Bébian, à Pointe-à-Pitre ont été éteints, en présence de la police. Au Gosier, près de l'église, puis à Béron, à Sainte-Rose, d'autres foyers ont été circonscrits.