Il s'agit donc d'une résurgence de l'épidémie de Choléra qui sévit depuis plusieurs années en Haïti. Ainsi, durant ces derniers jours, ce ne sont pas moins de dix morts qui ont été signalés à Jacmel.
Avant cela, à la fin du mois de mai, c'est dans les communes de Capotille, Carice, Vallières, Mombin-Crochu dans le département du Nord-Est qu'on dénombrait 405 cas suspects de choléra, 69 confirmations et au moins 15 décès. Et désormais, dans la région d'Hinche dans l'Est d'Haïti, on compte plus de 80 cas d'hospitalisation en deux semaines à cause du choléra.
Le pays doit se livrer à une véritable course de vitesse pour inviter ses habitants à un strict respect des règles hygiéniques, seule manière préventive de freiner cette épidémie de choléra.
Un pays affaibli par les catastrophes naturelles
La situation sanitaire s'est trouvée particulièrement dégradée après une forte période de pluies diluviennes qui a causé d'importantes inondations dans tout le pays à l'origine de nombreux éboulements et de glissements de terrains par endroits.
Une catastrophe naturelle dont le bilan fait état aujourd'hui de 39 458 ménages sinistrés, 3 586 personnes évacuées, 51 décès, 140 blessés ainsi que 31 591 maisons inondées et 2 445 détruites ou endommagées.
Et à ces fortes pluies et leurs conséquences, il faut aussi ajouter celles du séisme de magnitude 5.5 ressenti ce mardi 6 juin. Actuellement les opérations de sauvetage organisées par le gouvernement sont en cours. Quatre décès ont été dénombrés, dans la ville de Jérémie.
Les autorités haïtiennes se doivent donc d'être sur tous les fronts pour secourir les victimes mais aussi pour protéger la population de tous les risques sanitaires créés par ces circonstances rapprochées. Elles doivent aussi veiller à reconstituer les stocks d'approvisionnement humanitaire pour éviter tout risque de famine.
Il y a quelques semaines, le chef de la mission de "Médecins du Monde" avait lancé une alerte pour souligner que :
« Haïti est marqué par une profonde crise économique et politique et par un climat d’insécurité très tendu – en particulier à Port-au-Prince et ses alentours ... Dans ce contexte, une partie de la population, notamment les femmes - premières victimes de ces violences, ont donc moins facilement accès aux centres de prise en charge du choléra ».
Dominique St-Cyr, chef de mission pour Médecins du Monde Canada en Haïti.
Il rappelait à ce propos que "40% des cas de choléra concernent les enfants. Et ceux qui ont un système immunitaire déjà affaibli par la malnutrition sévère présentent trois fois plus de risque de décéder de l’infection".