Chaque matin, Joselyne De La Cruz reçoit la visite de son infirmière, Bénédicte Budon, à son domicile, à La Bouaye, au Gosier. À 75 ans, elle souffre d'une bronchopneumopathie chronique obstructive - maladie pulmonaire qui réduit le flux d'air et cause des problèmes respiratoire - doublée d'un cancer du poumon. Elle est également oxygeno-dépendante.
Et donc tous les jours, Bénédicte Budon contrôle la saturation en oxygène de sa patience. Ce matin-là, le taux d'oxygène dans le sang de Joselyne était à 94. "Pour elle, c'est bien... Mais quand il y a les coupures d'électricité, on peut descendre à 84, 85, et là, c'est vraiment problématique", explique l'infirmière libérale.
Pour pouvoir continuer à respirer normalement, Joselyne est donc connectée, en permanence, à un long tuyau transparent qui est branché sur à un concentrateur à oxygène, lui-même branché sur le réseau électrique de la maison.
Un appareil, précise la septuagénaire qui n’a pas de batterie. Ce mercredi 18 septembre, lors d'un délestage, il a été coupé durant tout l'après-midi et une partie de la nuit, raconte Joselyne.
Dernier recours possible alors, l’oxygène en bouteille. Sauf que ce jour-là, les bouteilles étaient vides. Joselyne avait oublié de demander le remplacement au prestataire médical. Elle est donc restée sans oxygène pendant plus de quatre heures. "Je n'ai plus bougé et j'ai pris la Ventoline" révèle-t-elle.
Ce mercredi après-midi, Joselyne a échappé au pire. Pour autant, l’électricité n'aurait jamais dû être coupée à son domicile. La vieille dame est normalement enregistrée auprès d'EDF et de l'Agence régionale de santé comme une patiente à haut risque vital.
De cette mésaventure qui aurait pu mal tourner, Joselyne a choisi de prendre les choses avec philosophie. "J'étais un peu inquiète parce que j'étouffais, sans oxygène. Mais, je prends la vie comme elle vient. Il n'y a pas de problème. Il y a mieux, mais il y a pire" conclut-elle dans un éclat de rire.