Pour leur intrusion présumée dans une école de la ville, pendant la grève qui a sévit au sein de la municipalité de Baie-Mahault, en début d'année, cinq syndicalistes de l'UTC-UGTG comparaissaient à Pointe-à-Pitre, ce mercredi. Le syndicat dénonce une tentative de répression de l'action syndicale
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Les faits reprochés aux militants
Cinq syndicalistes affiliés à l’UTC-UGTG, l'union des travailleurs des collectivités, comparaissaient, depuis la mi-journée de ce mercredi 22 juillet 2020, devant le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre.Ils sont poursuivis pour s’être introduis « sans autorisation » et « dans le but de troubler l’ordre public », dans une école élémentaire de Baie-Mahault, le 21 janvier dernier, soit au plus fort de la longue grève d'une partie des employés municipaux de la ville, qui s'est achevée le 19 février 2020. A l'époque, il s’agissait, selon les grévistes, de faire fermer les écoles et d’inviter les personnels à les rejoindre.
Une audience cocasse
L’audience a été interrompue pendant 3 heures... le temps que le tribunal cherche un interprète français/créole, pour entendre et comprendre les militants syndicaux.Ce n'est pas nouveau, les adhérents à l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe ne s'expriment volontairement qu'en créole, langue régionale de l'archipel.
Au final, après cette longue coupure, les 5 militants se sont succédé à la barre, pour dire, les uns après les autres : « An pa ni ayen a di ! ».
Délibéré à la rentrée
Le ministère public a requis 3 000 euros d’amende, à l’encontre des 5 militants poursuivis et une interdiction de s’approcher une école.Le jugement a été mis en délibéré, au 16 septembre prochain, à 8h00.
"Un nouveau procès du syndicalisme", selon l'UTC et la défense
Nestorius Favel juge les réquisitions dures. Pour le secrétaire général de l’UTC-UGTG, c’était (encore une fois) le procès du syndicalisme en Guadeloupe.
Nestorius Favel
Pour l’un des avocats de la défense, Maître Patrice TACITA, c’était clairement le procès du syndicalisme.
Me Patrice Tacita