Goyave : la famille de l’homme abattu par un gendarme se porte partie civile

Dispositif de sécurisation des lieux du drame, à Goyave - 09/01/2024.
La réponse des gendarmes n’était-elle pas disproportionnée ? C’est la question que se pose la famille de la victime du drame de Goyave, survenu mardi. Un militaire a ouvert le feu sur cet homme atteint de schizophrénie. Selon les Parquets de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre, il se montrait menaçant et était l’auteur de deux agressions dans le voisinage, quelques minutes plus tôt. L’avocate de ses proches attend que toutes les pièces du dossier lui soient communiquées.

Suite au drame du mardi 9 janvier 2024, qui s’est soldé par la mort d’un homme de 39 ans, abattu par un gendarme à Goyave, deux enquêtes ont été ouvertes : l’une pour comprendre les circonstances dans lesquelles le militaire a utilisé son arme et, concernant l’autre, il s’agit d’une enquête pour comprendre les agissements de la victime, avant l’intervention des forces de l’ordre. Les deux procédures ont été confiées au pôle criminel du Parquet de Pointe-à-Pitre.

Du côté de la famille de la victime, c’est la consternation.
Conseillée par Maître Maritza Bernier, elle a porté plainte et a prévu de se constituer partie civile dans cette affaire. De nombreuses zones d’ombre persistent, de leur point de vue, notamment autour de la personnalité de la victime, accusée de violences. Une thèse contestée par ceux qui le connaissaient, explique l’avocate des proches de cet homme, qui n’a pas encore eu accès à toutes les pièces du dossier.

(...) Ce que je peux vous dire c’est que la victime était effectivement schizophrène. C’était quelqu’un dont la pathologie était prise en charge régulièrement, quelqu’un qui était intégré dans le quartier, intégré dans sa famille et qui n’était pas connu pour être particulièrement violent. C’est quelqu’un qui, malgré sa maladie, jobait dans le quartier, qui faisait notamment des jobs de jardinage pour les voisins, qui s’occupait de ses animaux. J’ai envie de vous dire que rien ne laissait présager cet acte-là.

Me Maritza Bernier, avocate de la famille de la victime

Autre interrogation : la réponse des gendarmes, face à un homme que l’on savait schizophrène et traité pour cela. Maître Maritza Bernier s’interroge sur l’ampleur de la réponse des militaires présents à Goyave. Aurait-il été possible d’éviter ce drame ?

(...) Lorsqu’on est sous la main des forces de l’ordre, on est placés en même temps sous leur protection. Toute la lumière devra être faite sur cette affaire, à savoir s’il n’y avait pas d’autres moyens pour interpeller la victime. Est-ce qu’il y a une proportion entre les menaces dont on parle et qui, pour l’heure, ne sont pas portées à ma connaissance, et la riposte ?

Me Maritza Bernier, avocate de la famille de la victime

L’autopsie du corps de la victime a eu lieu, hier (mercredi 10 janvier 2024). Le rapport correspondant apportera d’autres réponses quant aux dramatiques évènements.