Dans un communiqué du 30 décembre, le ministère des Communications de Trinidad-et-Tobago a déclaré que l'État d'urgence avait été déclaré.
« La présidente Christine Kangaloo, en sa qualité de présidente et de commandant en chef, a, sur l’avis du Premier ministre Keith Rowley, déclaré l’état d’urgence publique, convaincue que les circonstances de l’article 8 (2) (c) de la Constitution existent. »
Selon Newsday, le journal local de Trinidad-et-Tobago, les circonstances justifiant la déclaration de l'état d'urgence publique sont fondées sur l'avis du service de police au Conseil de sécurité nationale concernant une activité criminelle accrue mettant en danger la sécurité publique.
Dans une conférence de presse tenue ce lundi 30 décembre, le ministre de la sécurité nationale, Fitzgerald Ethelbert Hinds, explique qu'à la date du 26 décembre, 551 incidents ont mené à 614 meurtres. Au total, il y a eu dans l'année, 33 doubles homicides, 8 triples homicides, 4 quadruples homicides et un quintuple homicide, à Trinidad et Tobago.
614 meurtres en un an
Cet état d'urgence implique surtout le fait que les délinquants pourront être interpellés sans mandat de dépôt par les forces de l'ordre.
Le Commissaire de police sera doté de pouvoirs exceptionnels. Les mandats de perquisition ne seront plus requis pour fouiller des propriétés privées, les véhicules et les embarcations suspectés de cacher des criminels et des armes.
Les accusés peuvent être placés en détention sans être inculpés pendant une période de 7 jours. Il n'y aura pas libération sous caution.
Les paramilitaires de Trinidad et Tobago seront dotés exceptionnellement des pouvoirs d’arrestation.
Un tribunal spécial sera mis en place pour juger les affaires concernées par l’état d’urgence.
Cependant, aucun couvre-feu n'a été mis en place pour ne "pas impacter l'économie du pays". Les écoles ne devraient pas non plus être concernées.
Dans un premier temps, la durée de l’état d’urgence sera de 15 jours, renouvelable pour une période de 3 mois. Le gouvernement pourrait par ailleurs prolonger l'état d'urgence jusqu'à la période du Carnaval.