Le ton de la lettre de Juan Branco est sans appel. "Au titre de l'article 102 du Code de procédure pénale" l'avocat parisien demande l'audition du responsable syndical Elie Domota par le juge d'instruction en charge de l'affaire dite des "Grands Frères".
Il demande à ce que cette audition, si elle a lieu, soit faite en présence de son client Noël Daufour, selon les conditions posées par la loi.
Alors que les "Grands Frères" ont été présentés et arrêtés pour être instigateurs de débordements et d'exactions durant les événements de novembre 2021, Juan Branco s'étonne que Élie Domota, "meneur revendiqué" de la marche en direction de l'aéroport du Raizet "n'a jamais été interrogé à son sujet au cours [de votre] instruction, et après avoir été poursuivi, a été relaxé des faits intervenus au cours de celle-ci" Et l'avocat de préciser que son client est en détention provisoire depuis plus d'un an pour avoir supposément fait partie de l'instigation de cette marche alors qu'il n'y a pas participé.
Pour que la vérité émerge
Au regard de l'implication d'Elie Domota dans ce mouvement datée du 30 décembre 2021, l'avocat estime juste qu'il y ait une confrontation avec son client afin de "faire la vérité sur ce qui s'y est déroulé."
Ce n'est pas la première fois que Juan Branco met en avant, dans son argumentation, ce qu'il estime être des incohérences entre les actions souvent revendiquées du LKP durant les événements de novembre 2021 et les motifs qui qualifient les plaintes de ses clients. Une différence de traitement qui, selon l'avocat, n'a pour seul but que de faire planer la peur sur ce dossier, et faire des "Grands Frères" des exemples.
Et l'avocat de terminer son courrier comme suit "cet interrogatoire, et tout acte y afférent, apparaît non seulement nécessaire, mais indispensable à la manifestation de la vérité."
Contactés par la rédaction de Guadeloupe la 1ère, les avocats d'Elie Domota n'ont pas souhaité répondre, pour le moment, aux propos tenus par Juan Branco.