EAU : Opération coup de poing du Préfet pour lutter contre les fuites

Lancée depuis quinze jours par la préfecture, la lutte contre les fuites d'eau sur le réseau d'alimentation commence à avoir des résultats concrets. Le préfet s'est rendu sur trois chantiers désormais achevés.
Cela fait deux semaines que le secteur de Mahault Petit-Bourg est victime de coupures d'eau récurrentes. En cause, peut-être une fuite signalée par les riverains mais jamais traitée par le SIAEAG. Pour les experts venus sur place, une quantité importante se déverse dans la nature.
De nombreux foyers de Guadeloupe sont régulièrement privés d'eau potable, notamment à cause d'un réseau mal entretenu, aux infrastructures non renouvelées, une situation devenue particulièrement difficile alors que les autorités sanitaires recommandent de "se laver les mains plusieurs fois par jour" pour lutter contre la propagation du coronavirus.

Éric Brisse, expert réseau interrogé par Éric Stimpfling


2 000 fuites identifiées

Cette fuite fait partie des 2 000 déjà identifiées et qui vont être réparées d’ici à la fin du mois de juillet dans le cadre de l’opération coup de poing lancée par la Préfecture. 
En plus de ces 2 000 fuites, le diagnostic du réseau d'eau de Guadeloupe soumis à des coupures régulières a mis en évidence "3 000 autres fuites" qui seront réparées, dans une seconde phase de travaux "d'août à octobre", a indiqué la préfecture vendredi par voie de communiqué.
Le préfet Philippe Gustin, avait déjà réquisitionné fin avril, plusieurs opérateurs de l'eau pour trois mois, afin de pallier les manques d'eau dans plusieurs communes. Cette opération "prévoit 5,3 millions d'euros de travaux, à réaliser d'ici fin juillet, entièrement financés par l'Etat", afin de "rétablir un service minimum de l'eau".
                         

L'objectif, la fin des tours d'eau

Selon la préfecture, "cette opération n'a pas la prétention de rétablir en quelques jours un service qui se dégrade depuis des années." Elle doit permettre le respect du calendrier des tours d'eau (qui permettent d'alimenter à tour de rôle un quartier en eau quand un autre en est privé), que la sécheresse et le contexte de crise sanitaire a encore plus déréglé qu'en temps normal. Ainsi, les usager pourront "s'organiser" et "assurer les gestes barrières."
             
Le second objectif de cette opération "vise la fin des tours d'eau", notamment via la réparation des fuites et de défaillances d'usines de production. "Ce sont près de 1.400 km de réseau qui seront investigués". "Plus de 90% de ces 5,3 millions d'euros de travaux feront travailler une dizaine d'entreprises guadeloupéennes, contribuant ainsi à la reprise de l'activité économique après le confinement", annonce la préfecture.
 

Des pompes réparées

Autre chantier. La station de pompage de l’Espérance à la sortie de Morne à l’Eau, une station qui récupère l’eau de qualité agricole puis la renvoit vers l’usine de traitement de Deshauteurs. Mais en réalité, deux des 4 pompes sont hors d’usage. Il a donc fallu bricoler une solution d’attente. Elles vont servir à alimenter Saint-françois, Sainte-Anne, la Désirade. 

Philippe Danger, expert technique usine interrogé par Éric Stimpfling

Troisième chantiers: La station de pompage de Mare-Gaillard au Gosier.

Un équipement déficient depuis de longues semaines. La nuit dernière, les techniciens du Siaeag ont remplacé la pompe hors d’usage par une pompe neuve financée par la communauté d’agglomération du Levant. Coût de l’opération : 6 000 euros à peine. Une somme dérisoire qui a quelque peu irrité les élus présents sur le site.


Philippe Gustin, Préfet de Région: "le Siaeag ne pouvait pas parce qu'ils avaient des ardoises"


 

Coût des trois chantiers : Moins de 20 000 euros

Le montant total pour ces trois chantiers est de moins de 20 000 euros. À Mare-Gaillard au Gosier, près de 7000 foyers devraient être à nouveau alimentés.