L'étude des sargasses génère des idées lumineuses

Algues sargasses à la Porte d'Enfer (Anse-Bertrand) - avril 2022.
Un consortium de scientifiques, de chercheurs et de juristes originaires de la Bretagne et de la Martinique mènent des études qui permettront peut-être de revaloriser les sargasses et d'atténuer les effets néfastes de leur pourrissement sur les biens des résidents de bord de mer.

Alors que des bancs de sargasses sont en approche de nos côtes et que certains ont déjà échoués sur l'île de la Désirade, une solution pour leur gestion et leur revalorisation pourrait bien voir le jour.

Le programme de recherche nommé Corsair. Il réunit des scientifiques et des juristes de Bretagne et de Martinique. Ensemble, ils ont découvert une substance pour empêcher la corrosion sur les objets électroniques et l'électro-ménager, et peut-être même produire de l'électricité.

Le futur or vert ?

Les recherches se sont concentrées dans un premier temps sur les effets nocifs de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniaque, les gaz émis par les sargasses. Un travail mené de concert par ces scientifiques depuis quelques mois a déjà permis de trouver une substance capable de protéger les toits des maisons.

"En réalité nous avons identifié plusieurs substances qui pourraient fonctionner. Cela dit, il faut savoir combien de temps elles seraient efficaces, sur quels types de revêtements. Notre étude s'attache à savoir comment, sur le terrain, on peut exploiter ces substances."

Paule Salvin - maître de conférence en chimie des matériaux à l'université de Shoelcher

Et puis petite surprise, un procédé selon lequel les sargasses pourraient produire de l'électricité est en test. Là-dessus, les chercheurs suivent une piste très sérieuse.

"Nous essayons, et parce que c'est aussi une des spécialités de notre laboratoire, de générer du courant électrique à partir des sargasses. Parmi les bactéries de l'algues, certaines sont électro-actives, capables de transporter des électrons à une électrode et donc de générer un courant électrique. Donc on pourra s'en servir et faire de ce qui est, pour l'instant un déchet, le futur or vert de la Caraïbe. Pour l'heure en tout cas, la recherche continue."

Florent Robert - Directeur du laboratoire des matériaux et molécules en milieu agressif

Aux côtés de ces scientifiques, l'équipe de Madin'air mais surtout une juriste, issue de l'Université de Saclay. Grâce aux résultats scientifiques, elle pourrait déterminer la responsabilité des dommages crées par les sargasses (État, collectivités, assurances), autant dire que les conclusions de ses travaux sont très attendus.