Le nom de Florence Gérémy était déjà connu pour son implication dans l'assassinat sordide d'Alain Céligny, crime pour lequel elle purge déjà, en France, une peine de prison de 27 ans. Cette fois, l'affaire dans laquelle elle trempe de nouveau, avec deux complices, Ange Alphonse et Laurent Hubert, concerne une escroquerie de grande ampleur qui lui aurait permis de soutirer plus d'un million d'euros à une quinzaine de victimes.
Des affaires en or
Au moment des faits, Florence Gérémy faisait miroiter à ses "clients" d'excellents investissements financiers, qu'ils soient immobiliers ou en actions pures. Selon les éléments examinés par la cour, il semble que c'est par le truchement d'Ange Alphonse que les victimes étaient redirigées vers elle.
Or, devant le tribunal correctionnel, l'intéressé plaidera qu'il a, lui-même été victime de sa complice, et ce, même si les fonds transitaient par son compte bancaire ainsi que celui de Laurent Hubert.
Le procureur ne s'y est pas laissé prendre. Ils écopent de 11 et 36 mois de prison ferme, 20 000 et 8 000 euros d'amande ainsi que l'interdiction de gérer une société commerciale et d'émettre des chèques pendant cinq ans. En plus, pour Ange Alphone, a l'obligation de rembourser les victimes. Pour Florence Gérémy, ce sera 6 ans de prison ferme.
Le difficile remboursement des victimes
La peine est totalement justifiée selon l'avocat de Florence Gérémy, Maître Babacar Diallo.
"Le verdict, je le trouve parfaitement justifié au regard de l'ampleur des faits, de l'escroquerie et du nombre de victimes. Aujourd'hui, je pense que le mieux pour elle est d'essayer de tourner la page et de se reconstruire."
Mais au regard du préjudice, le remboursement intégral des sommes soutirées aux victimes semble compliqué.
Malheureusement aujourd'hui elle (Florence Gérémy) n'a pas les moyens d'indemniser. Il serait bien de réfléchir à la mise en place d'un dispositif pour ce type de situation, car pour d'autres préjudices, il est possible d'indemniser les victimes. Il faudrait penser à les mettre en place aussi pour les victimes d'escroquerie, car à ce jour, cela n'existe pas.
Parmi les victimes qui se sont portées partie civile, l'employée de ménage de l'accusée chargée mais aussi un homme qui aurait versé un acompte pour l'achat d'une affaire à Saint-Martin.