Ségur de la santé : une signature, historique pour certains, décevante pour d'autres

La signature des accords du Ségur de la santé s'est déroulée ce lundi, à Matignon, entre le gouvernement et trois organisations syndicales (FO 24,7% la CFDT 24,1% et l’UNSA 5,6%). Le texte qui prévoit notamment une revalorisation salariale de 183 euros ne fait pas, pour autant, l'unanimité. 
Le Premier Ministre Jean Castex, les a qualifiés à plusieurs reprises d'historiques, les accords du Ségur de la santé ont été signés ce lundi à l'hôtel Matignon avec trois organisations syndicales représentatives, Force ouvrière, la CFDT et l'Unsa.
Une enveloppe supérieure à 8 milliards d'euros, c'est donc l'effort consenti par l'Etat pour améliorer son service de santé, dont une grande partie ira aux revalorisations salariales, primes et indemnités de tous les personnels. 
Certains praticiens, en Guadeloupe, comme Patrick Portecop, directeur du SAMU, attendaient autre chose.

Patrick Portecop

Revalorisation salariale

Les personnels paramédicaux (infirmiers, aides-soignants, kinésithérapeutes...) et non médicaux (techniciens, brancardiers, agents administratifs...) ont obtenu eux une enveloppe de 7,5 milliards d'euros pour améliorer leurs rémunérations. L'accord prévoit une augmentation de 183 euros net par mois pour l'ensemble des "personnels des établissements hospitaliers et des Ehpad", c'est-à-dire tous les salariés des métiers paramédicaux et non médicaux. Cela ne concerne pas les médecins, qui font eux l'objet d'une négociation séparée, avec une enveloppe spécifique de 450 millions d'euros. 
Cette augmentation de salaire devra être votée en fin d'année dans le budget de la Sécu et la hausse s'effectuera en deux temps. Il y aura une première revalorisation de 90 euros net en septembre, "avec un effet rétroactif" et une seconde de 93 euros net au 1er mars 2021.
 

Création de postes

Selon Claudine Marathon Secrétaire Générale de l'UTS-UGTG , si les augmentations de salaires étaient attendues, les créations de postes sont aussi importantes. 15 000 sont annoncées mais comme environ 7500 avaient été supprimés ces dernières années, ce n'est pas vraiment une avancée.

Claudine Marathon

Continuer le rapport de force

Transformer les métiers et revaloriser ceux qui les exercent, définir une nouvelle politique d’investissement et de financement au service des soins, simplifier radicalement les organisations et le quotidien des équipes et fédérer les acteurs de la santé dans les territoires, ces quatre piliers ont structués les discussions qui ont abouti à la signature de ces accords. C’est encore loin du compte pour certaines organisations syndicales comme Sud santé et la CGT santé. Ces dernières devraient défiler le mardi 14 juillet pour dénoncer l’accord. Pour Philippe Belair de la CGTG santé, le rapport de force doit continuer.

Philippe Belair