Le rapport de la Chambre régionale des Comptes épingle la gestion de la CAGSC

Ce vendredi 23 juillet, le conseil de la communauté d’agglomération du Grand Sud Caraïbes se réunit notamment pour formaliser son adhésion au Syndicat Unique de l'Eau. Mais les conseillers auront aussi à se pencher sur le rapport que la CRC vient de rendre sur la gestion de leur communauté d'agglo.

Une réunion qui a à son ordre du jour quelques opérations pour préparer le service de l’eau et de l’assainissement à son transfert vers le syndicat Unique. Il y aura aussi la publication d’un organigramme de la communauté mais il y aura surtout le dernier rapport de la Chambre Régionale des Comptes à propos de leur Communauté d'agglomération : les conseillers communautaires présents en ce mois de juillet vont prendre connaissance de ses conclusions

Un rapport que l'on dit hallucinant : la communauté d’agglomération s’enfonce dans un océan de déficits et de dettes qui dépassent de façon cumulée largement les 100 millions d’euros.
En face, pour éponger, une population vieillissante en diminution rapide et qui sera obligée de mettre la main à la poche pour payer taxes et hausses du prix de l’eau.

Un outil de développement qui a failli à sa mission

Pour les magistrats de la CRC, la Communauté d'Agglomération Grand Sud Caraïbes aurait dû être un outil de développement économique, d'aménagement culturel, sportif, de facilité de transport...Mais le rapport de la CRC démontre un véritable naufrage quasi organisé, d'abord sous la présidence de Lucette Michaux-Chevry.

Une population en chute libre, - 4000 personnes sur le sud Basse-Terre en 2020, - 5% en quelques années. Mais ce sont les jeunes qui partent vers l'Hexagone, pour vivre et travailler. Il reste une population vieillissante qui s'appauvrit : 79000 personnes pour les communes du sud Basse-Terre qui devront payer l'impôt et la taxation nouvelle sur l'eau.

Le rapport qui sera présenté vendredi aux élus communautaires est accablant : 

La situation financière est extrêmement dégradée selon la CRC : 44 millions d'euros de déficit en 2018 et près de 80 milliions d'euros en fin 2019. A ceci se rajoutent près de 50 millions de dettes d'eau à venir. 

La seule chose qui se maintient encore à flot, c'est le navire Béatrix qui appartient à la communauté d'agglomération, en toute illégalité : sur un marché privé concurrentiel, il n'y a aucune justification à posseder un ferry entre les Saintes et Trois Rivières. Et le transport maritime dépend entièrement de la Région Guadeloupe.

Les magistrats soulignent aussi que :

- la distribution de l'eau et l'assainissement sont défaillants, combinant une gestion technioque et une gestion financière "peu responsable sur la durée."
- La fréquentation des transports a diminué de moitié.

- Sur le plan de la gestion des ressources humaines, "la promotion des agents est éloignée des règles les plus élémentaires du droit de la fonction publique : promotions illégales, recrutement massif, une masse salariale pléthorique.

La Chambre Régionale des comptes a publié cette fois-ci 21 recommandations pour tenter de revenir à une gestion normale. Le rapport précédent avait préconnisé 30 recommandations, 7 seulement ont été suivies d'effets.