Point sur les carrières : les agents communaux de Saint-Claude montent au créneau

Las de ne pas être entendus, après deux semaines de grève, les agents municipaux de Saint-Claude, affiliés à l'UTC-UGTG, ont marché dans les rues de la ville, ce mardi matin... ce qui a provoqué des perturbations de la circulation. Ils exigent qu'un point soit fait sur les carrières.

A l'instar de leurs collègues des autres collectivités territoriales de l'archipel, les agents municipaux de la ville de Saint-Claude, affiliés à l'UTC-UGTG, sont en "grève générale illimitée" depuis le mardi 02 mars 2021.
Leurs revendications sont actuellement défendues par la base du syndicat, dans le cadre de séances de négociation avec l'Association des maires de Guadeloupe. Seulement voilà, les trois réunions qui ont déjà eu lieu, les 11 et 13 et 15 mars, se sont soldées par un échec.

Leur premier point de revendication concerne les carrières des agents, qui méritent d'être régularisées, selon les personnels mobilisés.

De longues carrières sans reconnaissance

Plusieurs agents, à Saint-Claude notamment, se plaignent d'avoir travaillé durant plusieurs années, voire des décennies, sans n'avoir jamais gravi d'échelon. Or, toute décision d'avancement ne peut être prise qu'avec une rétroactivité de seulement quatre ans.

C'est le cas d'Eliane Léry, agent d'accueil au Centre communal d'action sociale (CCAS) de Saint-Claude, depuis le 1er octobre 1979.

Bientôt 42 ans que je travaille pour la commune et je suis à temps partiel ! Je vais avoir 63 ans. Je n'ai rien eu.

Vous voyez, ce combat que nous menons n'est pas facile pour nous.

On nous dit que "c'est au bon vouloir du maire" ! Mais il faut que le maire respecte les choses. En plus, il a trouvé des agents au travail, quand il a été élu. Alors il aurait dû appliquer le bon fonctionnement et non pas procéder à la tête du client !

Eliane Léry, agent d'accueil au CCAS de Saint-Claude

Devant de telles situations, Pierre Weinum considère cette grève légitime. Il est secrétaire et représentant au CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) de la section de Saint-Claude de l'UTC-UGTG :

©Thierry Philippe - Guadeloupe La 1ère

Par ailleurs, les agents de Saint-Claude dénoncent le fait que l’étude de relevés de carrière ne soit pas complet et à jour, avant la mise en œuvre du RIFSEEP (Régime indemnitaire tenant compte des fonctions des suggestions de l’expertise et de l’engagement professionnel).
Un accord aurait été passé, entre personnels et hiérarchie, afin qu'un point soit fait, sur les dossiers qui posent problème... en vain jusqu'ici, selon les personnels mobilisés.

Mauvaise foi, ou incompréhension mutuelle ?

Le dialogue social est donc tendu, au sein de la mairie, à l'image de ce face-à-face entre le maire adjoint, Lucie Weck et les grévistes :

Pour les élus de la commune, les membres de l'UTC-UGTG doivent faire un choix, entre la négociation locale, ou globale. Or, c'est pour la deuxième option que les parties ont opté, à savoir des échanges menés par la centrale syndicale et l'Association des maires de Guadeloupe, comme le rappelle le maire adjoint, Cédric Vitalis :

©Thierry Philippe - Guadeloupe La 1ère

Pour les personnels grévistes de Saint-Claude, c'en est trop ! Ils affirment que les négociations globales en cours, ne doivent pas empêcher à l'exécutif communal d'assumer ses responsabilités.

Ils ont décidé de se manifester, ce mardi 16 mars. Dans la matinée, ils ont marché dans les rues de la ville, afin de faire savoir que leur patience a des limites. Ils en ont profité pour distribuer des tracts aux habitants, pour les informer des raisons de leur mobilisation.
Un mouvement de colère qui a perturbé la circulation, dans le centre-bourg.

La mairie, quant à elle, reste fermée et, donc, les services sont inaccessibles aux usagers.

Une délégation de grévistes a été reçue, en fin de matinée, en mairie, pour apaiser les tensions.