Par décret du 24 Avril 2024, le ministère du travail, de la santé et des solidarités a désigné huit nouveaux territoires désormais habilités à mener l’expérimentation "Territoire zéro chômeur de longue durée" (TZCLD). Ce dispositif avait été lancé il y a 5 ans dans quelques localités ; il est donc aujourd’hui étendu à des communes et agglomérations de l’Hexagone, ainsi qu’au sein de la ville de Sainte-Rose, en Guadeloupe.
Cet outil, à la main des territoires, permet d’apporter une réponse concrète aux personnes éloignées de l’emploi, en les embauchant en contrat à durée indéterminée (CDI) dans des entreprises de l’économie sociale et solidaire.
Un dispositif qui a fait ses preuves
L'expérimentation "Territoires zéro chômeur de longue durée" a été lancée en 2017 et initialement déployée sur dix territoires pilotes. Ce dispositif se présente comme un "nouveau modèle" de lutte contre le chômage de longue durée.
L’idée est simple : il s’agit de mobiliser le coût du chômage de longue durée, supporté par l’Etat et par les conseils départementaux, pour financer un emploi en CDI, rémunéré au salaire minimum de croissance (SMIC), dans un secteur qui n’entre pas en concurrence avec une activité existante sur le territoire concerné. L’objectif est de ne laisser aucune personne au bord du chemin.
Pour être embauché, les demandeurs d’emploi doivent être volontaires, au chômage depuis plus d’un an et doivent résider depuis au moins six mois dans le territoire retenu pour l’expérimentation. Le candidat signe un CDI à temps choisi, au moins au SMIC, dans des entreprises de l’économie sociale et solidaire dites entreprises à but d’emploi, tel que les recycleries, épiceries ou garages solidaires.
Les activités dans lesquels ils sont recrutés sont adaptées à la situation de chacun.
En 2021, le dispositif avait déjà été élargi à d’autres zones. Aujourd’hui, 58 communes l’expérimentent, à l’échelle nationale.
Une aubaine pour Sainte-Rose
Sainte-Rose subit l’augmentation du chômage et de la précarité, à tel point que l’objectif "zéro chômeur" est difficilement atteignable. Pour autant, un pas après l’autre, au fil d’initiatives comme ce TZCLD, la ville a bon espoir de réduire les chiffres.
Cette situation est commune aux territoires du Nord Basse-Terre, selon la maire Adrien Baron.
Le bassin Nord basse-terrien, qui était un bassin agricole dans le passé, a beaucoup souffert de la fermeture des unités sucrières et a gardé des stigmates de cette situation économique délétère. Donc, aujourd’hui, nous avons l’obligation, dans nos politiques publiques, de trouver des solutions et de proposer de schémas.
Adrien Baron, maire de Sainte-Rose
Le processus d’éligibilité au dispositif TZCLD a été long : il a démarré il y a un an et demi, dès lors que la municipalité de Sainte-Rose a postulé.
Une entreprise à but d’emploi (EBE) est en passe d’être créée. C’est cette structure qui supportera le dispositif. Sainte-Rose a choisi, pour cœur de projet, l’agriculture, l’économie bleue et l’économie verte.
Ce dispositif est très bien financé par le fonds d’expérimentation et l’Etat, pendant au moins 5 ans ; c’est toute la différence avec ce qui existait avant. Et il faut faire en sorte que ces emplois créés soient pérennes. Ce projet va aussi permettre d’avoir des emplois périphériques. Par exemple, à Sainte-Rose, nous avons pour projet de créer une capitainerie ; nous pourrons y intégrer un certain nombre de postes.
Adrien Baron, maire de Sainte-Rose
La ville espère ainsi réinsérer ses administrés privés d’emploi de longue date, notamment certains bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA).
Il est question, à Sainte-Rose, de la création de 400 emplois, dont une centaine dès la première année, avec une montée en puissance progressive ultérieure.
Cinq autres communes de la Guadeloupe souhaitent déployer ce dispositif TZCLD : Bouillante, Vieux-Habitants, Gourbeyre, Trois-Rivières et Capesterre-Belle-Eau.