Vingt-quatre heures après la panne d'électricité généralisée qui a paralysé la Guadeloupe, les réactions de la sphère politique et économique, fusent. Plusieurs personnalités, de tous bords, ont fait savoir, par voie de communiqué, leur "indignation" suite aux événements qui touchent l'archipel.
Les présidents des collectivités de la Guadeloupe, ont fermement condamné des actes qualifiés "d'irresponsables". Guy Losbar, président du Conseil départemental, évoque, dans un communiqué, un "acte criminel", "un sabotage". Selon lui, "aucune revendication salariale, aussi légitime soit-elle, ne saurait justifier de tels agissements".
Une fois de plus, ce sont surtout les plus fragiles d'entres nous, nos aînés, nos enfants, les personnes souffrantes, nos petites entreprises qui sont les plus touchés, et qui sont les première victimes lorsque le désordre s'installe.
Ary Chalus, président du Conseil régional de la Guadeloupe
Dans un communiqué, Thierry Abelli, président de la communauté d'agglomération du Grand Sud Caraïbes a exprimé "sa vive inquiétude suite au black out électrique (...), qui a affecté notamment le Grand Sud Caraïbes, un territoire déjà confronté à des défis socio-économiques majeurs".
"Un dialogue social en lambeaux"
Les socialistes de Guadeloupe, représentés par Olivier Nicolas, premier secrétaire fédéral du parti, appellent à "un retour à la raison".
Faut-il que le dialogue social en Guadeloupe soit en lambeaux pour qu'un conflit social dégénère au point d'impacter la vie, la santé, la sécurité et l'activité de tout un territoire pendant plus de 12 heures ?
Olivier Nicolas, premier secrétaire fédéral du Parti socialiste (PS), dans un communiqué
Christian Baptiste, député socialiste, déplore l'immobilisme qui semble frapper l'archipel : "j'avais déjà tiré la sonnette d'alarme sur les graves problématiques rencontrées par EDF Guadeloupe lors de la niche parlementaire du PS. Aujourd'hui, je suis profondément navré de constater que la situation n'évolue pas et a atteint un point critique. Les tensions n'ont jamais été aussi élevées, et le récent mouvement de grève plonge notre île dans une crise sans précédent".
"Un mois de prise d'otage"
Ce matin, Patrick Vial-Collet, le président de la Chambre de commerce et d'industrie des îles de Guadeloupe (CCI IG), s'est rendu dans les rues de Pointe-à-Pitre, aux côtés des commerçants pour constater les dégâts :
Je trouve que des Guadeloupéens, qui décident de faire un black out, privant toute la population d'électricité, se faisant mettant des vies en danger, c'est qu'ils n'aiment pas leur pays. (...) Quand on aime son pays, on traite cela devant les tribunaux.
Patrick Vial-Collet, président de la CCI IG
Le patron de la Chambre de commerce a demandé des garanties à l'État et a exigé des réparations financières pour le préjudice subi par les commerçants.
Écoutez Patrick Vial-Collet, au micro de Fabrice Fanfant et de Bruno Pansiot-Villon :
Même son de cloche du côté de l'Union des entreprises de Guadeloupe (UDE-MEDEF) "dénonce fermement la coupure totale d'électricité orchestrée par une minorité de grévistes d'EDF-PEI".
Encore une fois les plus petites entreprises paieront le plus lourd tribut avec des pertes de stocks et de matériels. L'Union des entreprises de Guadeloupe prend acte de la réquisition initiée par Monsieur le préfet de région après plus d'un mois de prise d'otage inadmissible.
Bruno Blandin, président de UDE-MEDEF de Guadeloupe