Blocage de la circulation à Saint-François : les cyclistes dénoncent l'insécurité routière après le décès, hier, de Lucas Arstand

C'est une initiative de la Team Madras Cycling : une centaine de cyclistes a bloqué la circulation, à Saint-François, ce mercredi matin, pour dénoncer l'insécurité dont ils sont victimes. La mort du jeune Lucas Arstand, ce mardi, les a profondément bouleversés.

La mort du jeune Lucas Arstand, pensionnaire du club d'Anse-Bertrand UVN (Union vélocipédique du Nord), fauché par une voiture en plein entraînement, sur la voie publique, hier, à Baie-Mahault, a provoqué un vif émoi.

Pour ceux qui pratiquent le cyclisme, en particulier, ce décès est celui de trop !

Dès que la nouvelle est tombée, ce mardi, les membres de la "Team Madras Cycling" se sont concertés, via les réseaux sociaux. Il est vite ressorti, de leurs échanges, qu'il fallait faire quelque-chose, pour dénoncer de tels faits, trop récurrents en Guadeloupe, terre où, pourtant, le cyclisme est l'un des sports les plus appréciés.

Blocage de la circulation, à Saint-François

C'est ainsi qu'une centaine de cyclistes s'est donné rendez-vous, au rond-point de Pradel, à Saint-François, à 8h00, ce mercredi 17 février 2021. Ils ont bloqué la circulation, sur place.

Objectif : dénoncer toutes les raisons qui font que la route est trop dangereuse, pour les adeptes de vélo.

La chose est connue, les deux-roues sont particulièrement vulnérables, sur les routes de l'archipel, à en croire les chiffres de l'accidentologie.

Pour les coureurs licenciés dans des clubs, il appartient aux collectivités de créer des espaces d'entraînement spécifiques pour eux, afin qu'ils ne soient plus exposés, sur le réseau routier. C'est l'idée défendue par Max Macambou, entraîneur du "Team Madras Cycling", qui a exprimé sa tristesse, sa colère et appelé à d'autres manifestations, dans les jours à venir :

©Claudia Ledezert et Ludovic Gaydu - Guadeloupe La 1ère

 

 

La vulnérabilité des cyclistes

D'abord, les cyclistes se disent régulièrement victimes d'incivilités. Ils ne sont pas assez respectés par les automobilistes qui, par exemple, ne respectent pas la distance imposée par le code de la route, entre leur véhicule et le vélo, au moment des dépassements (1 mètre en ville et 1,50 mètres en zone rurale).

Du point de vue de David Laurac, médecin du Comité régional cycliste des îles de Guadeloupe, il faut insister sur la formation des conducteurs, afin d'inverser la courbe de l'accidentologie.

©Claudia Ledezert et Ludovic Gaydu - Guadeloupe La 1ère

De la formation, oui ! Mais aussi des sanctions ! Frédéric Théobald, le président du Comité régional cycliste des îles de Guadeloupe, lui aussi marqué par le drame d'hier, pense qu'il est temps de prendre le virage de la répression, envers les chauffards :

©Claudia Ledezert et Ludovic Gaydu - Guadeloupe La 1ère

Par ailleurs, l'état jugé déplorable des routes (notamment des bas-côtés) favorise les chutes, ou les embardées. Pourquoi les élus locaux n'améliorent-ils pas le réseau, en faveur de ces usagers ? Où sont les pistes cyclables maintes fois promises ? 
Telles étaient les questions posées par les participants, à l'occasion de la manifestation de colère de ce jour.

©Claudia Ledezert et Ludovic Gaydu - Guadeloupe La 1ère